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Des solutions novatrices pour contrer le réchauffement climatique

18 novembre 2022 - Miriane Demers-Lemay

La Terre se réchauffe, le Grand Nord surchauffe. Les communautés nordiques agissent déjà, en implantant des solutions novatrices. Et si on s’en inspirait ?

Des routes fondent. Des villages entiers se déplacent. Les écosystèmes périclitent. La mer dévore les côtes. Voilà des décennies que les communautés nordiques subissent les effets des changements climatiques. Comment s’adaptent-elles ? Des pistes de solutions émergent.

Vous pouvez également consulter notre article portant sur les pratiques à adopter pour lutter contre les changements climatiques.

 

Au cours des 20 dernières années, l’Arctique s’est réchauffé quatre fois plus rapidement que le reste de la planète. Ce phénomène, nommé amplification arctique, est lié à la fonte de la banquise. Effet boule de neige Les rayons solaires sont mieux réfléchis par la glace que par les surfaces sombres de la terre et de la mer. Si la couverture de glace diminue, cela augmente donc la quantité d’énergie absorbée par le sol. En d’autres mots, ça se réchauffe plus vite. Et plus ça se réchauffe, moins il y a de glace. Et moins il y a de glace, plus ça se réchauffe.

Une autre bombe à retardement menace le Nord : la fonte du sol habituellement gelé en permanence, le pergélisol. Celui-ci contient d’énormes quantités de gaz à effet de serre (GES). En fondant, le pergélisol
libère des gaz qui viennent à leur tour accélérer le réchauffement climatique.

SIKU, le GPS des glaces

Sur la banquise, les routes de glace se fragilisent. Résultat : les accidents de motoneige se multiplient. Pour accroître la sécurité des peuples inuits parcourant ce territoire, l’organisme Arctic Eider Society a lancé SIKU. Grâce à cette application mobile, les adeptes de la chasse partagent en temps réel les conditions sur la banquise.

Les autres membres du réseau social peuvent ainsi ajuster leur parcours en fonction des risques. L’application permet d’inscrire le tracé GPS des excursions, les histoires de chasse ainsi que les observations de la faune, le tout dans les dialectes locaux. Au-delà d’une collecte de données précises sur le terrain, SIKU facilite également la transmission des savoirs traditionnels à la jeune génération.

À voile et à drone

Photo d'un drone à voile
Photo : © Saildrone

Pas facile de recueillir des données dans l’immense territoire de l’Arctique. Après les satellites et les navires brise-glaces, les scientifiques utilisent depuis quelques années les drones à voile. Ces Arctic Saildrones sont pourvus d’un petit panneau solaire.

Ils naviguent habilement entre les glaces dérivantes pour collecter une foule de données, de la température de l’eau aux stocks de poissons, en passant par le CO2 absorbé par l’océan.

Ma serre est un jardin de givre

Photo de serres-containers
Photo : © Makivik/Facebook

Les animaux de l’Arctique sont au cœur de l’alimentation traditionnelle du peuple inuit. Or les populations de caribous et de bœufs musqués, dont les Inuit·e·s se nourrissaient, s’effondrent autant que celles des ours polaires. Le poisson, lui, est souvent contaminé par des métaux lourds.

La solution pour un régime alimentaire diversifié ? Des serres communautaires. Les projets se multiplient, même à -40 °C, à Kuujjuaq, au Nunavik ! Dans un conteneur, en culture hydroponique (sans sol), on fait pousser de la laitue, du bok choy, du chou frisé et de la coriandre. L’énergie nécessaire est tirée de la combustion d’huiles usées provenant du garage municipal. Rien ne se perd !

Un congélo à glace de mer

En Europe, des scientifiques développent une nouvelle technologie pour freiner la fonte de la glace de mer. Pendant l’hiver, des milliers de pompes transporteraient l’eau de mer à la surface de la banquise. Au contact de l’air glacial, l’eau gèlerait rapidement et augmenterait l’épaisseur de la glace.

Les scientifiques de l’entreprise Real Ice espèrent que cette technologie ralentira la fonte de la glace de mer durant l’été et augmentera l’albédo* dans l’Arctique.

*L’albédo est le pouvoir réfléchissant d’une surface, généralement exprimé en pourcentage

INTELLIGENCE MÉTÉO

Prévoir l’état des glaces s’avère crucial pour la sécurité. Pour ce faire, des scientifiques de la Colombie-Britannique ont conçu un outil d’intelligence artificielle (IA) nommé IceNET. Cette IA dispose de décennies d’observations sur la glace de mer, ainsi que de multiples simulations climatiques portant sur des milliers d’années. Grâce à l’apprentissage profond, l’outil traite ces données historiques, ainsi que les conditions météo actuelles. Il peut prédire la présence de glaces de mer à un endroit donné… deux mois à l’avance !

Vous avez des idées pour contribuer à cette cause, on a envie de vous entendre ! Écrivez-nous.

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