Choisir, ce n’est pas mon genre

8 février 2018 - Curium

Par Alicia, 16 ans. (Nom fictif)

 

Mon genre, c’est plus de me remplir huit assiettes au buffet chinois pour être sûre de goûter à tout. Je savoure tout ce qui a de la saveur ! À part la mayonnaise, le fromage à la crème et les oignons. Ça non. Mais sinon… je m’intéresse à TOUT ! J’ai une soif de savoir insatiable.

J’aime la chimie autant que le français ; je suis aussi sportive qu’artistique ; je capote sur la salsa et je connais par coeur des dizaines de chansons rap des années 90, même si je suis le type de personnes que vous croisez à l’opéra. Choisir, choisir…

Imaginez ce que ça donne quand ça clique avec trois gars différents et que je dois choisir le bon en plus. PIRE QU’À OD !

Choisir, c’est pas mon fort. Ça peut faire peur. Surtout quand tu es en 5e secondaire et qu’on te parle de décider LÀ-LÀ ce que tu feras les dix prochaines années de ta vie. – Mais t’es curieuse, t’es polyvalente, t’as pas à te plaindre ! OUI MAIS. Qu’est-ce que je vais faire ?

– Peu importe, t’es bonne en tout, donc il y en a pas, de problème ! Fais ce que tu aimes !

« FAIS CE QUE TU AIMES. »

Vraiment ? Vous pensez que ça m’aide ? Et si j’aimais quelque chose que je ne connais même pas encore sans le savoir ?

– Va voir l’orienteur, il a des tests pour trouver la profession qui te va le mieux.

Ben oui, ben oui… D’après les résultats des douze pages de questions sur mes valeurs, ma personnalité, mes habiletés et mes goûts, je suis destinée à être commis de cafétéria ou caissière de dépanneur. L’embarras du choix !

Non. C’est pas un test standardisé qui va décider pour moi.

Et puis un jour, j’ai entendu cette phrase : « Étudie dans ce que tu veux, car de toutes façons, ta job n’aura rien à voir avec tes études. » Parce qu’on sait tous qu’il y a presque juste les étudiants en cardiologie qui finissent vraiment JUSTE cardiologues.

Finalement, peut-être qu’entre vos 18 chemins distincts pour suivre vos 14 passions différentes, il n’y a pas de mauvais choix ? Que tant qu’on a une chose qui nous rend heureux et fier, on ne peut pas se tromper ?

Peut-être que parfois, la solution pour les perpétuels indécis, anxieux et hyper-rationnels, c’est de suivre son intuition et d’écouter son coeur ?

Au pire, je ne serai jamais trop vieille pour retourner à l’école. Car oui, vous avez deviné. J’aime aussi l’école.

 

Réflexion
Faire un choix peut être difficile, notamment parce que plusieurs facteurs échappent à la simple logique. Il ne suffit pas toujours de faire une liste des « pour » et « contre ». La peur de décevoir, de l’échec, des conséquences, de l’inconnu, de s’engager ou de manquer autre chose peut interférer. Avoir trop de choix risque aussi d’être paralysant. Pour aider, il faut apprendre à bien se connaître (intérêts, aptitudes, valeurs, personnalité, désirs). Au quotidien, on s’habitue à faire des choix qui ont moins d’impact. Et une fois lancé, on ne porte plus attention à la petite voix intérieure qui remet en doute. On garde en tête qu’au moment où le choix est fait, c’est au meilleur de sa connaissance avec les éléments dont on dispose à ce moment-là. Et si notre choix ne s’avère pas le bon, on le révise… ou on l’assume !

En quelque sorte, décider, c’est à la fois prendre du pouvoir sur sa vie tout en acceptant de perdre momentanément le contrôle sur les événements à venir. Nelson Mandela disait : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. »

Sophie Leroux, psychologue

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Une réponse à “Choisir, ce n’est pas mon genre”

  1. Anonyme dit:

    Chère Nom Fictif, as-tu pensé à devenir… bibliothécaire? Ta personnalité ressemble à celle de beaucoup de gens avec qui j’étudie en bibliothéconomie! Et comme c’est une maîtrise, ça te laisse le temps de faire un baccalauréat sur le sujet de ton choix! 😉