Électron Libre version confinement
Au moment d’écrire ces lignes, la deuxième semaine de pandémie s’achève. Si on ne compte pas mon chat, et on ne devrait pas, je n’ai pas parlé à un seul humain depuis quatre jours. Confinement oblige, nous voilà dans cette étrange situation où, pour s’aider mutuellement, on doit s’éviter.
Pour plusieurs, les mesures exceptionnelles qui dérèglent actuellement nos vies sont une source d’anxiété aussi grande que l’idée de se retrouver enfermé avec un goujat qui tousse sans mettre son coude devant sa bouche. Pour moi ? C’est quand on les a annoncées que je me suis finalement calmé.
Pour une chronique à la radio, j’ai fouillé le sujet du coronavirus bien avant que tout le monde n’en parle. En vrai hipster de la panique, je me suis rapidement mis à m’imaginer le pire : un scénario où on se contentait de mettre des affiches disant « N’oubliez pas de laver vos mains! 😉 » dans les aéroports en pensant que c’est suffisant.
J’étais absolument terrifié.
Puis, quelques jours plus tard, le gouvernement a demandé aux gens de rester à la maison, il a fermé les écoles et mis de spectaculaires mesures en place. Mon anxiété s’est soudainement transformée en grand soulagement. J’aurais pu prendre le premier ministre dans mes bras, s’il n’avait pas aussi recommandé qu’on se tienne à deux mètres de distance les uns des autres.
Suis-je encore inquiet ? Bien sûr. Dans la vie, il y a toujours une part que l’on ne peut pas contrôler. Les tapons qui vont à l’épicerie malgré leur 43 degrés de fièvre ? Je n’y peux rien. Mais dans la partie du monde sur laquelle j’ai du pouvoir, j’agis. Tous ensemble, on agit.
Le remède à l’anxiété et à la peur, c’est l’action. C’est de prendre le contrôle sur ce qui peut être contrôlé.
Les adultes aiment bien qualifier les jeunes d’écoanxieux. Rarement en compliment, généralement pour dire « qu’ils sont gossants avec ça, ils ne pourraient pas se calmer un peu ? ». La vérité, c’est que ce n’est pas l’environnement qui rend la jeunesse anxieuse, c’est l’apathie générale ambiante face à l’environnement. Si les jeunes sentaient que le monde entier se mobilise pour régler le problème, on les verrait rapidement passer d’écoanxieux à éco-optimistes.
Quand on sera finalement sortis de toute cette histoire de pandémie, j’aimerais que ce soit ce dont on se souvienne le plus. Que l’inaction mène au désastre. Que l’action est le seul remède contre la peur.
Mais en attendant : un pour tous, et tous… chez soi.
Un pour tous, tous chez soi