Dans la tête d’un introverti

25 mai 2020 - Curium

On les croit timides, antisociaux ou même ennuyeux. Est-ce bien le cas ?  Déboulonnons les mythes et expliquons les mécanismes de l’introversion. 

 

1- Ils fuient les partys.

Pas nécessairement… mais ils pourraient bien s’éclipser avant la fin ! « Ce qui distingue d’abord les introvertis des extravertis, c’est leur réaction face aux stimulations, explique la psychologue Violaine Dasseville. Les extravertis carburent aux interactions sociales. Ils se tournent vers l’extérieur pour s’énergiser. À l’inverse, les introvertis sont au meilleur de leurs capacités dans un environnement calme. »

Dans un environnement social très stimulant, alors que l’extraverti sera de plus en plus animé, l’introverti commencera à se renfermer. Plus sensible et réactif, ce dernier doit plonger dans son monde intérieur pour recharger ses batteries. Fini le party, on va se coucher !

2- Ils aiment les activités calmes

 

Vrai. Les extravertis apprécient particulièrement l’effet de la dopamine, le principal neurotransmetteur émis dans le circuit de la récompense. Elle entre en jeu quand vous prenez des risques ou rencontrez de nouvelles personnes, par exemple.

En revanche, les introvertis sont beaucoup plus sensibles à la dopamine. Trop de bruit, trop de mouvement, trop d’inconnus… Ils atteignent plus vite leur quota et deviennent en surcharge.

Le clan introverti préfère donc l’effet plus diffus de l’acétylcholine, un autre neurotransmetteur, cette fois impliqué dans la mémoire et l’apprentissage. Ses disciples se sentent bien quand ils lisent, dessinent, écrivent ou explorent leur monde intérieur.

3- Ils ne sont pas sociables

 

Faux. Créer des liens est un besoin vital pour tous les humains, introvertis comme extravertis.

La différence, c’est que les introvertis préfèrent les rassemblements en petits groupes et les amitiés profondes. Le vendredi soir, ils choisiront volontiers le film tranquille avec un ou deux amis, au lieu de la partie de hockey ou les jeux de rôles chez le voisin de la soeur du voisin.

4- Ils surananalysent tout

 

Plutôt vrai. Le traitement des informations serait plus complexe chez les introvertis. Chaque interaction sociale, chaque discussion est passée au peigne fin.

Un peu lourd ? Certainement. Mais on peut l’expliquer.

Les introvertis utiliseraient un chemin neuronal plus long pour traiter les stimuli. Le processus serait associé à la planification et à la mémoire à long terme. Une simple conversation avec un ami est donc susceptible d’engendrer une analyse digne d’un dirigeant en temps de guerre… ou de coronavirus.

5- Ils voient la solitude comme une bénédiction

Vrai. Dans une période de confinement comme celle imposée par la pandémie du coronavirus, les introvertis ont un net avantage sur les extravertis.

« Ils se retrouvent soudainement dans un monde qui est plus en phase avec leurs besoins, explique la psychologue Violaine Dasseville. Revers de la médaille, le confinement en famille et l’agitation autour d’eux peuvent devenir une source de stress et de conflits. »

Le bon conseil pour survivre sans trop de peine ? Garder des moments juste pour soi, par exemple en écoutant de la musique ou en sortant prendre l’air en solo. Si les introvertis peuvent vite se sentir envahis dans leur bulle sacrée, les extravertis traverseront d’autres défis : ils souffriront plus vite du manque de contacts et de sorties.

La solution pour eux ? Miser sur les textos, les appels et les vidéos. Confinés oui, mais pas isolés !

 

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