Jeune chercheur étoile : Poussières de métal

23 octobre 2025 - Publireportage

Sophie Pouillé
Stagiaire postdoctorale en géographie
Université Queen’s, Kingston (Ontario)

Vers quel domaine se diriger lorsqu’on aime les sciences et la randonnée en montagne ? Sophie Pouillé a choisi la géographie ! Ses études l’ont menée à réaliser son rêve : faire de la recherche dans le Grand Nord.

TEMPÊTES DE POUSSIÈRE

Lors de son doctorat à l’Université de Montréal, Sophie a étudié la région du lac Lhù’ààn Mân, une vallée glaciaire située dans le sud-ouest du Yukon. Là-bas, les effets des changements climatiques sont très prononcés.

Depuis 2016, le niveau de l’eau a beaucoup baissé à cause du retrait des glaciers. «Les sédiments qui étaient autrefois recouverts d’eau sont maintenant exposés aux vents, indique la chercheuse. Cela engendre de grosses tempêtes de poussière, qui sont beaucoup plus fréquentes qu’avant.»

DANGER POUR LA COMMUNAUTÉ ?

À cause de la géologie locale, ces poussières contiennent des métaux potentiellement toxiques, comme l’arsenic, le cadmium, le cuivre, le nickel et le plomb. Sophie a analysé la concentration de ces métaux dans le sol et les lichens. Avec ces données, elle a pu cartographier l’impact des tempêtes dans la région.

Pourquoi les lichens ? Parce qu’ils n’ont pas de système racinaire : ils puisent tous leurs nutriments dans l’atmosphère. Ces organismes donnent donc une estimation précise du dépôt atmosphérique lié aux poussières.

Ses travaux révèlent que les concentrations de métaux sont plus élevées aux abords du lac Lhù’ààn Mân. Heureusement, elles sont toujours à des niveaux sécuritaires. «Toutefois, si ces métaux entrent dans la chaîne alimentaire, cela pourrait être un problème. Les Premières Nations de la région utilisent ce territoire pour la chasse et la cueillette. Ces métaux pourraient donc se retrouver dans leur assiette.»

PASSER LE MOT

Sophie souhaite partager ses travaux avec la communauté :
«La population locale est directement concernée. Nous avons produit des résumés de nos découvertes, mais j’aimerais aller plus loin, en créant par exemple du matériel pour les écoles.»

Une présentation du