CÉGEP: J’ai dû partir de ma région

19 août 2019 - Curium

Par Laurie *

 

Comme tout le monde à la fin de mon secondaire, j’ai dû faire le grand saut vers le cégep. Pour moi, c’était un gros (très gros) changement.

Déjà, entrer au cégep, c’est une grande étape pour moi. En plus, je viens d’une région. Alors on s’entend : dans mon coin, il y a pas grand monde. Partir de chez moi, ça impliquait beaucoup de changements : nouvelle ville, nouvelle école, nouveaux amis, nouveaux décors, plus de monde, plus d’autos…

Quand est venu le temps de choisir mes études, mon programme ne se donnait pas dans ma région. Alors, j’ai décidé d’aller à Québec. Dans ma tête, ça allait être facile de m’adapter.

Plein d’autres jeunes l’avaient fait avant moi, ça ne devait pas être si difficile ? !

J’ai commencé mes cours, ça allait bien. Mais je suis quelqu’un d’un peu timide. J’avais de la difficulté à aller vers les autres, à me faire des amis. Il y avait aussi plein de petites choses différentes de chez moi. J’ai réalisé à quel point c’était un gros changement.

Je me suis mise à m’ennuyer de ma famille, de mes amis, de ma région, et à vouloir retourner dans mon coin.

J’ai beaucoup pleuré. J’avais parfois envie d’en parler à quelqu’un, mais je n’avais jamais le courage de le faire.

Puis, un jour, au cégep, j’attendais près de mon local que le cours commence. Il devait rester une quinzaine de minutes. Je ne filais vraiment pas pour être là. J’avais juste envie d’aller pleurer seule dans mon appartement.

Mon professeur m’a vue dans le corridor. Il est venu me voir. Il m’a demandé si ça allait. J’ai été incapable de répondre et je me suis mise à pleurer. Il a tout de suite compris que je m’ennuyais.

On a jasé et ça m’a fait du bien. À partir de ce jour-là, j’ai su qu’il serait là pour me redonner le sourire en cas d’ennui ou si j’avais besoin de réconfort.

Ce prof a été exceptionnel. Il a été là pour moi durant toute la session. Grâce à lui, ça a été beaucoup plus facile.

Malgré toute cette peine, je crois avoir fait le bon choix en partant de ma région. Oui, le changement a été difficile et il l’est encore parfois. Mais c’est une expérience qui ne se vit pas deux fois. Ça m’a quand même amenée à réfléchir sur moi-même.

 

Après avoir lu le témoignage de Laurie*, la Dre Sophie Leroux, psychologue, propose cette réflexion :

Vivre un important changement, c’est stressant. Et différents facteurs personnels et environnementaux auront un impact.

Par exemple, les personnalités extraverties ont généralement plus de facilité à aller vers les autres et à s’intégrer à un nouveau groupe d’amis. Ça favorise l’adaptation. Mais une différence marquée de mode de vie (valeurs, habitudes), comme c’est le cas ici, peut rendre ça plus compliqué.

Pour faciliter cette transition et maintenir le cap, plusieurs stratégies peuvent vous aider. Établir un contact avec un enseignant ou le personnel de soutien permet d’obtenir du support, comme l’a judicieusement fait Laurie.

Il est aussi souhaitable de garder ses liens avec votre réseau social d’origine. S’impliquer dans du bénévolat ou une activité étudiante qui vous intéresse est bon pour le moral et permet en même temps de socialiser !

Pour gérer le stress, rien de mieux que l’exercice physique et des techniques de relaxation (yoga, respiration en cohérence cardiaque).

Dans les moments de doute, il faut garder en tête ses valeurs et ses priorités pour donner un sens à cette expérience ! Par exemple, l’importance d’étudier dans un domaine intéressant ou de vivre de nouvelles expériences.

Le dicton « Qui risque rien n’a rien » prend tout son sens ici !

 

*Le nom dans ce texte a été changé par souci de confidentialité.

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