What’s up Watso : Mijow8gan (nourriture)
En tant que foodie, je me fais toujours un plaisir de parler des spécialités culinaires autochtones. Je vous ai déjà mentionné la bannique et le jus de fraises que l’on retrouve dans les pow-wow. Cette fois, laissez-moi vous mettre l’eau à la bouche avec trois incontournables de ma Nation !
La sagamité, ou la soupe des trois soeurs
La sagamité nourrit le peuple abénakis depuis des centaines d’années. À l’origine, cette soupe-repas était préparée dans une grande marmite, au centre de la maison longue. Pendant des jours, la matriarche du clan ajoutait de la viande de chasse au bouillon et aux trois autres ingrédients. Ces derniers sont représentés par trois soeurs dans la légende abénakise.
Les trois soeurs font référence aux anciens aliments de base des Premières Nations : le maïs, la courge et les fèves rouges. La légende raconte que ces trois soeurs s’entraidaient pour compenser leurs faiblesses respectives. Le maïs pousse grand et fort. La fève rouge s’y accroche et enrichit le sol d’azote. La courge, avec ses grandes feuilles, retient l’humidité dans le sol. Ça évite que le soleil assèche les deux autres plantes. Les trois se soutiennent, se complètent. C’est pourquoi nous les faisons toujours pousser ensemble.
Le thé de cèdre
Selon la médecine traditionnelle abénakise, le thé de cèdre regorge de propriétés curatives. Consommée chaude ou froide, cette boisson est aussi utilisée pour se désaltérer ou pour se réchauffer, selon la saison !
- Faire bouillir l’eau et le sucre.
- Remuer pour dissoudre.
- Retirer du feu et laisser le cèdre infuser 10 min.
- Passer au tamis.
- Réfrigérer au moins 20 minutes.
- Servir avec un peu de nectar de pêche ou d’eau pétillante.
L’esturgeon fumé
Encore de nos jours, la chasse occupe une place très importante au sein des communautés autochtones du Québec. Chez les Abénakis·es d’Odanak, en revanche, la pêche est la grande vedette de notre alimentation. L’esturgeon est même l’emblème de notre village !
Si vous n’avez jamais eu la chance de goûter à l’esturgeon fumé, je vous invite au pow-wow d’Odanak l’été prochain. C’est une expérience gustative inoubliable ! J’en raffole tellement que je me suis fait construire un fumoir derrière chez moi pour fumer mon propre esturgeon.
Ces trois spécialités ne sont qu’une infime partie de l’offre culinaire de ma communauté. Imaginez les possibilités quand on ajoute les dix autres Nations du Québec, chacune ayant ses propres traditions et ses propres saveurs. Je salive déjà !
Vous avez envie d’en apprendre davantage sur les communautés autochtones ? Chaque mois, Xavier Watso, Abenaki, chroniqueur et enseignant au secondaire, vous invite à lire sa chronique.
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