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#Sober : plus sages que leurs parents, les ados?

8 novembre 2019 - Curium

 

Le hashtag s’est propulsé de façon exponentielle sur Instagram… Et ce n’est pas pour rien. Les jeunes boivent plus tard et moins qu’avant, selon Éducalcool.

Si l’on en croit certains médias, les ados s’enfilent les boissons énergisantes alcoolisées comme du Kool-Aid. Or, les études démontrent au contraire que la nouvelle génération serait plus responsable que la précédente. « Les adolescents ne recherchent pas forcément la sobriété au sens strict du terme, mais ils sont clairement plus informés, plus préoccupés des effets de l’alcool sur la santé », ajoute Myriam Laventure, professeure titulaire au département de psychoéducation à l’Université de Sherbrooke.

Une explication plausible ? Les campagnes de prévention dans les écoles secondaires font leur effet. Le recours à la réalité virtuelle pour démontrer les possibles répercussions d’une conduite en état d’ébriété est aussi dissuasif.

Autre facteur : la mixité des cultures. « Pour beaucoup de jeunes issus de l’immigration, l’alcool ne fait pas partie des distractions », note à ce propos François Poulin, directeur de la maison des jeunes de Bordeaux-Cartierville où les cas de consommation excessive sont très rares. Si, dans la culture québécoise, l’alcool est associé aux célébrations (anniversaire, crémaillère, mariage, réussite), ce n’est pas le cas partout.

La pression sociale change de bord

Il n’y a pas si longtemps, afficher son refus de consommer de l’alcool menait à une stigmatisation assurée. La donne a changé. « Avec l’alcool, on peut perdre le contrôle de son image facilement, rappelle François Poulin. Et ça, c’est très important à l’adolescence. » Surtout à l’ère où tout est susceptible de se retrouver en ligne ou dans la story du voisin.

Myriam Laventure note qu’on peut néanmoins être tenté d’essayer : « Il faut garder en tête que l’adolescence est une période d’expérimentation. Faire partie du groupe et braver quelques interdits, ça fait partie du cycle normal de socialisation. Les études démontrent que les jeunes qui ne testent rien auront tendance à s’isoler et à être peu adaptés socialement. Tout comme les jeunes qui développent une consommation excessive d’ailleurs. »

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ATTENTION BINGE DRINKING

Les données montrent que les adolescents consomment moins d’alcool. Mais paradoxalement, on assiste à une montée du binge drinking (boire de très grandes quantités d’alcool fort en très peu de temps). Une pratique dangereuse pouvant mener au coma. « Les prochaines campagnes de sensibilisation devront donc aller dans ce sens », affirme Myriam Laventure.

Texte: Lucile de Peslouan

 

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