La gang : mode d’emploi
Pourquoi se tient-on en gang ? Parce qu’on change : parce qu’en vieillissant, on ressent davantage le besoin d’explorer, de développer des liens et un sentiment d’appartenance en dehors de notre famille. Et on est naturellement porté à le faire avec des gens de notre âge.
La gang, ça sert à tout ça :
- Favoriser une estime et une confiance en soi positives.
- Trouver qui on est, ce qu’on aime.
- Rire !
- Bâtir un filet de sécurité en cas d’alerte rouge pour ventiler et trouver du réconfort (peine d’amour, conflit à la maison…).
- Développer des habiletés sociales (ça, ça veut dire aussi apprendre à gérer un désaccord ou un conflit).
DONC, SI JE NE ME TIENS PAS EN GANG… J’AI UN PROBLÈME ?
Pas forcément ! On n’a pas tous les mêmes besoins. Tout comme être introverti n’est pas moins « normal » qu’être extraverti, n’appartenir à aucune gang est aussi «normal » que le contraire. Et toutes les fonctions d’un groupe peuvent être remplies par un.e ou deux ami.e.s bien choisi.e.s.
Quitter la gang : ouch!
Une distance s’installe, alors qu’on pensait que c’était pour toujours ? Pas surprenant : on change ! On évolue, on découvre de nouveaux intérêts, on développe une curiosité pour une activité qui nous amène à rencontrer de nouvelles personnes… Et parfois, le groupe ne correspond plus à ces nouveaux intérêts, à la personne qu’on devient.
Certaines gangs se suivent toute une vie, d’autres durent quelques mois. On laisse aller des amitiés tout au long de l’existence, observe Myriam Day Asselin, sexologue et coordonnatrice au développement des contenus chez Tel-jeunes.
Lâcher prise peut s’avérer éprouvant, mais le sentiment que les intérêts communs s’étiolent est souvent partagé. La distance affecte souvent moins les autres que ce qu’on croit. « Avoir peur de représailles si on prend des distances, c’est autre chose, affirme la spécialiste. On ne devrait pas avoir peur d’être jugé pour ça. » Jalousie, rejet, gossip, chicanes : autant de signes que cette gang-là n’était effectivement pas la bonne.
Et si on se sent rejeté de façon récurrente ? Il faut peut-être se demander si cette gang-là nous convient, ce qu’elle nous apporte. Quitter une gang qui nous nuit, ça passe parfois par une peine d’amitié. C’est dur, mais on en guérit, d’autant plus vite si on s’allie à un nouveau groupe qui répond davantage à nos besoins.
Fidélité
Faire partie de plusieurs gangs, c’est tromper ? Non, répond Myriam Day Asselin. On peut avoir plusieurs groupes d’amis, avec différentes fonctions. Se dépasser et partager une passion pour le sport avec la gang du soccer qu’on voit deux fois par semaine. Se confier, parler de nos émotions avec celle de l’école, par exemple.
Copains comme cochons
Une vieille expression qui n’a rien à voir avec les porcs : en ancien français, « soçon » signifiait « compagnon », et le mot a dérivé vers cochon au fil des siècles !
« Parler d’amitié chez les animaux, c’est un peu anthropomorphique », prévient Jacinthe Bouchard, spécialiste en comportement animal. Ça revient à projeter des caractéristiques typiquement humaines sur des animaux.
Elle observe néanmoins que la majorité des espèces accordent de l’importance au groupe. En liberté, les animaux sont occupés par leur survie : se nourrir, se reproduire, éviter les prédateurs, protéger les petits. Ça remplit bien les journées. En captivité, il arrive que des animaux adoptent des comportements problématiques, comme de l’automutilation. « Au contact d’autres animaux (et pas forcément de la même espèce), on voit ces comportements disparaître. »
Texte : Sophie Mangado
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