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J’assume ma colère et ça me fait du bien !

16 septembre 2020 - Andréa Sirhan Daneau

On perd notre sang-froid. On soupire de frustration, et parfois même on claque la porte. Si par moments elle nous fait mal paraître, elle nous veut pourtant du bien. On décortique la colère en quatre points majeurs.

Elle a une fonction importante

La colère est une émotion normale et saine, qui survient lorsqu’on est contrarié, incompris ou traité injustement. Son pouvoir magique, c’est de nous pousser à agir, affirme la Dre Brett Q. Ford, professeure adjointe au département de psychologie de l’Université de Toronto : « C’est un sentiment qui pousse à l’affirmation de soi et à la confrontation dans le but de résoudre un problème. On peut canaliser cette émotion pour faire connaître nos valeurs, contester le statu quo et défendre nos droits ou ceux des autres, sans avoir à verser dans la violence. »

Un exemple ? Dans la série documentaire The Last Dance, on apprend que le joueur de basketball Michael Jordan se rappelait les insultes et commentaires méprisants lancés à son égard avant un match important pour être plus agressif sur le terrain.

Elle ne mérite pas sa mauvaise réputation

Si on la considère négative, c’est en grande partie parce qu’elle est désagréable à ressentir. Socialement, les émotions comme la colère et la tristesse sont mal tolérées. Elles attirent le jugement. La Dre Stéphanie Léonard, psychologue et fondatrice de l’organisme Bien Avec Mon Corps, explique : « Le problème avec la colère, ce n’est pas le fait de la ressentir, mais la façon de l’exprimer. Comme c’est mal vu de se fâcher, on a tendance à la réprimer. Cela retarde et amplifie son expression. On accumule jusqu’à finalement exploser. »

Parce que certaines personnes posent des gestes qui menacent l’intégrité des autres, on l’associe souvent à la violence. Pourtant, l’expression saine de la colère se fait dans le le respect d’autrui.

On la ressent tous… mais on l’interprète différemment

Le sentiment est universel : une frustration avec une pointe d’agressivité qui grandit en nous. Physiquement, la colère se traduit par l’accélération du rythme cardiaque, l’augmentation de l’afflux sanguin au visage, une tension dans la mâchoire et le froncement des sourcils. Mais le degré auquel on la ressent varie considérablement, dit la Dre Ford. « La variabilité est la norme pour les émotions. D’abord, notre perception du monde varie selon notre classe sociale, nos origines, notre genre, l’endroit où on habite… »

Biologiquement, une personne qui fabrique beaucoup de sérotonine (l’hormone du bonheur) sort moins facilement de ses gonds. Si vos parents vous ont appris à cacher vos émotions, vous risquez de vous fâcher plus facilement. Bref, plusieurs facteurs expliquent qu’une même situation puisse faire enrager un individu et passer complètement sous le radar d’un autre.

L’ignorer ne la fera pas disparaître… au contraire !

Le pire scénario ? Faire semblant qu’on n’est pas fâché, selon la Dre Léonard : « La colère liée à un événement qu’on n’a pas résolu revient constamment nous hanter. On risque de se fâcher dans des situations inappropriées, parce que certains éléments déclencheurs ravivent notre colère, qu’on en soit conscient ou non. »

Supprimer sa colère de façon chronique a d’ailleurs des effets néfastes sur la santé, dont une augmentation du risque de crise cardiaque, d’AVC et de dépression. «Il faut apprendre à détecter sa colère, comprendre d’où elle vient et surtout, ne pas se juger de la ressentir, poursuit la psychologue. En se donnant du temps pour se calmer, on l’empêche d’affecter notre jugement, et on évite de poser des gestes impulsifs qu’on regrettera plus tard.»

Andréa Sirhan Daneau

 

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