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Friendzone : risques d’explosion

14 janvier 2020 - Curium

Chez Curium, cet été, on a évoqué la « friendzone » dans nos réseaux et…
on s’est fait taper sur les doigts. La publication a suscité de nombreuses
réactions, notamment sur le caractère sexiste de cette notion. Tour d’horizon.

« Quand j’étais ado, le terme friendzone désignait simplement le fait de tomber en amour avec une personne de la gang sans que ce soit réciproque, se souvient Mickaël Bergeron, auteur et journaliste, dont les chroniques abordent souvent ce genre d’enjeu. Tu bascules dans une amitié étrange qui crée des situations parfois cocasses, parfois tristes. Mais c’est tout. »

Pas de manipulation, pas de mauvaise intention. Juste une malchance de la vie. Mais avec le temps, le terme a été détourné. « Pour certains jeunes hommes, dans les milieux masculinistes, la friendzone est devenue une insulte, une attaque personnelle, poursuit-il. Leur perception est que les hommes font toujours tout pour séduire les femmes et que ces dernières en profitent, qu’elles ont le beau jeu. »

Leur logique ? Si je fais tout pour te séduire, si je suis gentil avec toi, tu me dois quelque chose en retour. « C’est plate, mais ça ne marche pas comme ça, rétorque Mickaël Bergeron. La séduction ne garantit pas de réponse positive. Oui, ça fait mal, mais il ne faut pas transposer notre douleur à la personne qui ne nous aime pas. »

La friendzone n’est donc plus une simple histoire d’amour non réciproque. Elle est devenue une humiliation, une injustice vécue par des hommes.

Au banc des accusés : la culture populaire, entre autres. Après tout, dans les films, la jeune héroïne finit toujours par réaliser que son ami est en fait l’amour de sa vie – après l’avoir rejeté pendant deux loooongues heures !

Sauf que la vie n’est pas une comédie romantique. Oui, on a le droit de changer d’idée sur nos sentiments. Mais l’amour n’est pas un trophée qu’on obtient automatiquement, à force d’effort et de gentillesse.

« Je n’utilise plus le terme friendzone en raison de ces connotations, indique Mickaël Bergeron. Il faudrait sans doute trouver un autre terme pour décrire le phénomène… La zone des malaises, peut-être ? Haha ! »

Amitié ou amour

Vous échangez cent textos par jour. Vous allez au cinéma ensemble. Sans compter les fous rires, les petits coeurs, les étreintes… La complicité est claire. Mais les sentiments ?

Ce flou entre l’amitié et l’amour est très fréquent, surtout à l’adolescence :

« Le cerveau adolescent est principalement guidé par les émotions, indique Mélanie Laberge, psychologue. Nos décisions ne sont pas nécessairement rationnelles, nos pensées sont teintées par une grande charge émotive… ce qui complique encore plus les relations ! »

Suis-je amoureux ? Est-ce une simple attirance physique ? Peut-on être attiré par un ami sans vouloir emprunter le chemin amoureux ? Pas simple… Ajoutez la pression de l’entourage et c’est le chaos : « Êtes-vous un couple ? Vous êtes tellement cute ensemble ! »

Mouais… La solution ? Se recentrer sur vos ressentis et, surtout, prendre le temps de tout démêler. « C’est sûr qu’on ne veut pas niaiser l’autre, mais il ne faut pas s’imposer de date limite, poursuit la psychologue. La clé est de se parler, même si c’est pour dire qu’on ne sait pas. »

Une fois la réflexion terminée, on assume notre décision. La confiance, c’est contagieux. On part de ce qu’on éprouve personnellement, puis on demande à l’autre comment lui se sent là-dedans, qu’est-ce qu’on peut faire pour qu’il soit bien aussi.

Soyons clairs. L’amour à sens unique n’est jamais facile. Se voir refuser des avances, ça peut arriver à tout le monde. Les hommes ne sont pas les seules victimes de la friendzone. Les hétérosexuels non plus, d’ailleurs.

Même si la relation n’évolue pas dans le sens souhaité, elle peut quand même avoir de la valeur.

« L’amitié peut exister sous toutes les formes, peu importe les orientations sexuelles, rappelle Mickaël Bergeron. Penser au concept de la friendzone en un terme d’échec, ça enlève de la valeur à l’amitié. Oui, parfois, il vaut mieux briser le lien, parce que c’est trop difficile pour la personne qui espère plus. Mais c’est alors pour se protéger soi, pas contre l’autre… »

Le maire de la friendzone

Le terme friendzone est révélé au grand public pour la première fois en 1994, dans la série Friends. Ross est amoureux fou de Rachel, alors qu’elle le considère comme un simple ami. Joey le qualifie alors de « maire de la friendzone ». Ouch ! Depuis, le mot s’est largement diffusé dans la culture pop :

La chanson FRIENDS de Marshmello et Anne-Marie, véritable hommage à la friendzone.

L’émission Friendzone sur les ondes de MTV, où des gens déclarent leur flamme à un ou une amie.

Les memes sur le sujet qui abondent sur le web, avec en tête d’affiche Jorah Mormont, éconduit par Daenerys dans Game of Thrones.

Texte : Julie Champagne

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Une réponse à “Friendzone : risques d’explosion”

  1. Aca dit:

    quand c’est comme ça, que les sentiments sont ne sont pas réciproques, et qu’elle préfère que ça reste une amitié la meilleure chose à faire pour l’autre se de se retirer avec tous les honneurs et couper les ponts. Cela est faire preuve d’une honorable capitulation