Électro : Des déchets en or

21 septembre 2021 - Miriane Demers-Lemay

Au Ghana, en Afrique, se trouve la plus grande décharge d’équipements électriques et électroniques au monde. Ces déchets contiennent plusieurs métaux précieux. Les méthodes artisanales utilisées pour les extraire mettent malheureusement en péril la santé des travailleur·euse·s et l’environnement.

 

À Agbogbloshie, au Ghana, d’épais nuages de fumée noire s’élèvent au milieu d’une terre calcinée, couverte de carcasses d’ordinateurs, de piles, de réfrigérateurs et d’amoncellements de micro-ondes.

Chaque année, on jette l’équivalent de 350 navires de croisière remplis d’appareils électroniques à travers le globe ! Pour l’instant, moins du cinquième de ces déchets est recyclé.

Tour de passe-passe

Selon la Convention de Bâle, les pays développés n’ont pas le droit d’envoyer des déchets électroniques vers des pays en développement. Par contre, ils peuvent y exporter des appareils électroniques usagés.

Combien d’appareils canadiens jonchent ces sites ? Difficile à savoir ! En raison du manque de traçabilité, on ne connaît ni le volume exact, ni les destinations
précises des appareils électroniques exportés du Canada. On sait seulement qu’ils sont envoyés dans des pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.

Cadeau empoisonné

Les appareils électroniques contiennent plusieurs métaux, comme le cuivre, le fer, l’aluminium, l’argent et l’or. De belles richesses… pour qui sait les extraire ! Le problème, et il est majeur, c’est que les méthodes artisanales menacent l’environnement et la santé des travailleur·euse·s.

Brûlés ou placés dans des bains d’acide, les appareils électroniques libèrent en effet des métaux toxiques, tels que le plomb, le mercure et l’arsenic. Le sol d’Agbogbloshie est ainsi fortement contaminé en métaux lourds, tout comme le sang des personnes qui y travaillent. D’autres composés toxiques, comme des polluants organiques persistants, s’envolent et peuvent être transportés sur de longues distances.

Heureusement, il existe d’autres méthodes plus sécuritaires pour extraire ces matériaux précieux. Au Ghana et au Nigeria, des entreprises investissent dans des équipements qui extraient les métaux sans brûler les boîtiers. Avec ce genre d’installation, il devient plus écolo de récupérer les métaux que de creuser des mines pour fabriquer de nouveaux cellulaires.

DÉCHETS en OR

L’or est très conducteur et résistant à la corrosion. Voilà pourquoi on l’utilise en petites quantités dans les cellulaires, notamment aux points de contact avec la carte SIM ou la pile. Bien faite, la récupération de l’or des cellulaires est plus écologique que son extraction. Elle est même beaucoup plus rentable ! Il y a jusqu’à cent fois plus d’or dans une tonne de déchets électroniques que dans une tonne de minerai.

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