Auteure ou autrice : changer les mentalités
Écriture inclusive : changer la langue pour changer les mentalités.
Neutre, le masculin ?
La langue influence nos perceptions et nos actions. Les femmes, par exemple, postulent moins des postes pour lesquels elles sont qualifiées si le poste n’est affiché qu’au masculin. Les sélectionneurs seront aussi plus enclins à embaucher des hommes. La donne change si le poste annoncé l’est dans les deux genres.
Ni masculin, ni féminin ?
Certains pronoms neutres font leur apparition, comme le « iel » ou « ille » (contraction de il et elle). En Suède, depuis 2015, un nouveau pronom neutre (ni garçon ni fille) figure dans le dictionnaire : hen.
Charmé.e.s ou rebuté.e.s ?
L’écriture inclusive s’efforce de combattre les stéréotypes sexistes en remaniant l’orthographe. Plusieurs pistes sont examinées (la féminisation des titres) directrice, pompière, mairesse… Le choix de mots qui englobent les deux sexes comme « les élèves » ou la double flexion « les étudiants et étudiantes ». Et le point médian : les étudiant·e·s.
Le masculin l’emporte… Pourquoi ?
Cette idée du masculin qui l’emporte sur le féminin est une règle relativement récente, établie par l’Académie française. Jusqu’au 19e siècle, l’usage voulait qu’on accorde avec le mot le plus proche (comme en font foi, entre autres, les textes de Jean Racine !). D’ailleurs, on retrouvait aussi à cette époque les mots jugesse, seigneure, officière, notaresse, peintresse, et autrice. Peut-on imaginer qu’au 18e siècle, même les pronoms attributs étaient féminisés ? (Vous êtes malade ? « Oui je la suis » répondaient les femmes) Eh oui !
Word s’y met
Le programme cible maintenant le langage sexué et propose des solutions de remplacement. Par exemple, il proposera « les agriculteurs.trices » en lieu et place de « les agriculteurs ».
Parler, c’est voter
Tout comme nous, la langue évolue. D’ailleurs, le Petit Larousse ajoute chaque année de nouveaux mots. Cette année, la gougoune y fait son entrée, mais aussi vlog et le verbe liker. Qui décide ? L’usage. Il y a trente ans, il apparaissait inconcevable au Québec d’utiliser le mot professeure. Aujourd’hui, même l’Office québécois de la langue française le recommande. Pourquoi ? Parce que les gens l’ont utilisé malgré tout. Il s’est imposé, comme la gougoune !
Texte : Jade Bérubé
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