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Je milite, contre vents et marées

20 novembre 2023 - Curium

J’ai commencé à m’impliquer lors de la marche pour le climat du 27 septembre 2019, l’une des plus grandes manifestations de l’histoire du Québec. J’avais 13 ans. C’est là que j’ai compris la force du groupe.

Au fil des années, j’ai rencontré plusieurs obstacles qui ont mis à mal ma motivation. À l’automne 2019, par exemple, j’ai tenté d’instaurer un comité environnement dans ma ville. Au bout de plusieurs mois de travail et deux rencontres avec le maire, le projet est tombé à l’eau. Ensuite, avec une amie, j’ai voulu regrouper les comités environnement des écoles pour mener des actions communes de plus grande envergure. Mais cette idée d’éco-écoles n’a jamais dépassé la ligne du rêve, du moins jusqu’à présent.

Les projets avortés se traduisaient chez moi par une motivation au plus bas.

Dreamstime

Ça m’a découragée. Souvent. Chaque fois, je devais me remémorer la raison pour laquelle je m’impliquais : le futur des prochaines générations. Je devais persévérer.

Aujourd’hui, je travaille avec le comité Éducation aux enjeux environnementaux, pour obtenir la révision du programme de science et technologie. Notre but est d’inclure les enjeux environnementaux dans le cursus. Nous avons mené une consultation auprès des élèves. Nous tentons aussi de créer un réseau de comités environnement dans différents ordres d’enseignement.

Il m’arrive d’avoir peur, d’être inquiète, stressée ou de me sentir impuissante. Si ça vous arrive, donnez-vous le droit de ressentir ces émotions et d’aller chercher de l’aide au besoin. Dans mon cas, ma meilleure alliée, c’est l’action. Elle me permet de reprendre le contrôle sur mes émotions.

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Il n’y a pas d’âge pour s’impliquer. Tout le monde peut faire un bout de chemin, petit ou grand! En mai dernier, à l’âge de 17 ans, j’ai rencontré le ministre de l’Éducation, monsieur Bernard Drainville, avec la directrice générale de l’AESTQ (Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec), madame Camille Turcotte, afin de discuter des résultats de notre consultation. Je suis convaincue que cette rencontre n’est qu’un début.

Alors, croyez-moi, c’est possible. Ne laissez pas les obstacles miner votre motivation.

Marie, 17 ans

Quelques jours avant l’impression de ce numéro, Québec annonçait que le cours de science et technologie allait être révisé graduellement à partir de 2026. Il fera une plus grande place aux enjeux actuels comme celui des changements climatiques. «C’est un sentiment indescriptible que de voir des résultats après tant de travail», dit Marie. Une grande victoire!

 

Vous voulez répondre? Vous avez une histoire à raconter?

La réflexion d’Isabelle Béliveau, fondatrice et directrice générale d’Éco-motion, un organisme qui offre des services d’accompagnement en lien avec l’écoanxiété :

Lorsqu’on milite pour une cause, on a besoin de passion, mais aussi d’une bonne tolérance à l’échec.

Être passionné·e par un sujet, la nature par exemple, nous donne envie d’en prendre soin. Cette motivation sert de moteur. L’idéal, c’est d’arrimer nos actions à nos forces et à nos intérêts. Parce qu’il existe différentes manières de s’impliquer. Les scientifiques dans l’âme peuvent faire de la science citoyenne, par exemple, alors que les profils artistiques militeront à travers des oeuvres, pendant que les pros de l’organisation prépareront des manifs. Même si les causes qu’on soutient sont sérieuses, la notion de plaisir doit l’emporter sur le sens du devoir.

On ressent dans le témoignage de Marie qu’elle s’implique en utilisant ses forces : la coordination de groupes, la communication et l’élaboration de solutions concrètes.

Souvent, le plus difficile, c’est de bâtir sa tolérance à l’échec. Quand on commence à militer, on ne connaît pas à l’avance les résultats de nos actions. On doit s’attendre à lutter contre des forces plus grandes que nous. Sans les bons outils pour composer avec l’incertitude et l’impuissance, notre moral peut en être affecté.

J’en sais quelque chose. Comme militante pour le climat, j’ai dû cesser mes activités une année entière pour apprendre à ralentir, à évaluer mon niveau d’énergie et à mettre mes limites. J’ai aussi commencé à considérer mes échecs comme des apprentissages. Ils me permettent d’éveiller ma créativité et d’amener mes projets plus loin. Maintenant mieux outillée, je suis plus satisfaite de ma contribution. Je me sens revigorée par ma passion, et j’ai adopté un rythme de vie adapté pour préserver mon humeur et mon énergie.

Vivre en ces temps de grandes transformations prend du courage. Marie l’incarne bien. Comme elle, chacune et chacun d’entre nous peut développer ses propres outils, son réseau de soutien et ses projets afin d’offrir un nouveau souffle à notre planète.

Lire plus d’histoire d’ados.

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