J’étais surprotectrice envers mon ex best
Mais on s’est quand même mises à se chicaner souvent, et sur des riens.
J’étais vraiment triste, car on se voyait de moins en moins. Et un jour, son chum lui a dit quelque chose d’affreux. J’ai entendu, car j’étais là. Il lui a dit : « je ne veux pas être méchant, mais ta best est vraiment gossante, elle a une mauvaise influence sur toi. Fais attention, ça pourrait mal virer. »
Et elle l’a cru. Quelques jours plus tard, elle est venue me voir puis m’a demandé de lui laisser sa liberté. « T’es pas ma mère ! » Pis elle est partie. Et moi, j’étais là, inondée dans mes larmes à coté de son casier. C’était ma meilleure amie depuis le primaire.
Peu après, j’ai eu un flashback. Je pense que je comprends pourquoi je suis protectrice. Ma mère a fait une dépression à cause de l’influence de mon père. Et dans ma tête, depuis que j’ai 8 ans, les hommes sont dangereux.
Bien sûr, je sais que ce n’est pas la réalité, mais dans ma tête, cette pensée reste prise. Et je suis donc apeurée (tellement apeurée !) quand mes amies ont des chums.
Finalement, mon amie a cassé durant l’été. Elle a voulu se retourner vers moi, pensant que je l’attendais avec impatience et que je voulais redevenir sa best, mais il était trop tard. Son comportement m’a tellement blessée que pour moi, redevenir sa best était comme quelque chose d’impossible. Je ne pouvais pas me retourner et faire comme si rien ne s’était passé tellement j’étais triste. Aujourd’hui, je suis plus heureuse que jamais avec mes nouvelles amies. »
À l’adolescence, on se découvre et on apprend à se connaître à travers nos expériences et nos relations amicales. Les amitiés peuvent évoluer avec le temps. Elles se modifient aussi selon nos intérêts et les différents changements qui surviennent dans nos vies. Il est donc normal de traverser des périodes de conflits.
Quand ça arrive, on peut passer par toute une gamme d’émotions et même craindre de perdre son ami(e). Il suffit parfois d’en parler pour comprendre ce qui se passe et trouver des solutions. Pour qu’une amitié dure, il faut réussir à s’adapter à ces changements et faire des efforts ! Mais il arrive aussi qu’une distance soit nécessaire ou encore qu’on doive mettre fin à la relation.
Vivre une peine d’amitié, c’est vivre un deuil. Ça peut faire très mal ! Lorsqu’on en souffre, il ne faut pas hésiter à en parler à une personne de confiance ou à un(e) intervenant(e). En se laissant du temps et en prenant soin de soi, on finit toutefois par guérir.
Ces expériences, parfois difficiles, sont souvent riches en apprentissages. Chaque fois, on en apprend un peu plus sur soi et on se rapproche de ce qui nous ressemble le plus !
Marie-Josée Dupuis, intervenante professionnelle à Tel-jeunes.
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