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Mon amie a une influence sur moi

21 août 2018 - Curium

 

 

Par Juliette, 15 ans. (Nom fictif)

 

Je suis un peu mêlée. Cette année, en 3e secondaire, je me suis fait une nouvelle amie. C’est la « cool » de l’école. J’avoue que même moi, j’avais un peu peur d’elle avant.

Je la regardais de loin. Elle était pas dans mon monde, et je me sentais vraiment looser à côté d’elle. C’était le genre de fille à la personnalité super forte, qui parle fort, qui répond aux profs.

Être son amie, pour moi, c’était juste quelque chose qui se pouvait pas. Parce que je fais partie des filles sages, les premières de classe, celles que les profs aiment, celles qui « vont probablement aller en droit ou en médecine.

Mais cette année, je sais pas ce qui s’est passé. Elle était dans ma classe pour la première fois pis… je sais pas, ça a cliqué (amicalement).

On était ensemble pour un travail, j’étais tétanisée. Pis… on a eu du fun ! Elle se montrait super intéressée par mes idées, elle avait l’air de me trouver drôle. Et puis, on s’est mise à se tenir plus ensemble. Pis à la sortie de fin d’année, on a été ensemble toute la journée. On s’est cachées pour fumer. (C’était la première fois que je fumais. Mais j’ai pas aimé. J’étais quand même contente d’essayer.) On s’est sauvées du groupe pour « chiller » de notre côté.

( J’aurais jamais fait ça avant.) Et j’ai ADORÉ ça. Et… je me demande pourquoi j’aime autant ça. Qu’est-ce que ça veut dire sur moi.

Pendant l’été, on s’est vues beaucoup. On est allées dans des festivals, des choses comme ça, on a « chillé ». Juste toutes les deux. C’est comme si elle m’ouvrait un monde que je connaissais pas. Comme si elle me donnait la permission de ne pas toujours être… ce que je suis d’habitude. Avec elle, je me suis rendue compte que je suis pas vraiment bien dans mon rôle de première de classe. Et que je suis beaucoup plus heureuse et épanouie depuis que je suis avec elle. Ça a changé ma façon de m’habiller, de parler, de voir le monde.

Ma mère s’en est rendue compte. Elle a dit que mon amie a une mauvaise influence, qu’il fallait que je fasse attention. Surtout que je commence à réaliser que j’aime pas les maths, même si je suis bonne, et que ça me tente plus de choisir science en 5e secondaire. Je suis donc pas sûre que c’est une « mauvaise » influence. C’est difficile pour moi de savoir où est la ligne. Comme si je découvrais qui je suis pour vrai.

Réflexion
L’adolescence et l’école secondaire sont des terrains propices à la découverte et aux expériences. On découvre peu à peu qui l’on est. On teste nos limites. On satisfait certaines curiosités. C’est le chemin, parfois un peu chaotique, vers notre identité d’adulte. Cela implique aussi qu’on fait des choix qui ne correspondent pas toujours aux attentes de nos parents, qui ne respectent pas toujours les règles ou qui nous surprennent nous-même par la suite. Un peu comme Juliette qui fume pour la première fois ou qui se rend compte que les mathématiques ne sont pas nécessairement pour elle.

Au début, notre identité est souvent définie par une étiquette : « la première de classe », « la populaire », « la sportive », etc. Au fil du temps, avec les nouvelles expériences et les gens qu’on côtoie, on se rend compte qu’une seule étiquette ne suffit pas à nous définir. On peut être bon à l’école, et ne pas vouloir devenir médecin. On peut vouloir faire les fous entre amis, sans être délinquant.

Pour un parent, ce n’est pas toujours évident d’accepter que son enfant devienne peu à peu un homme ou une femme. Qu’il se laisse influencer par d’autres, qu’il fait ses propres choix, qu’il se trompe parfois, mais qu’il peut aussi avoir raison. Bref, qu’il devient un être humain à part entière et découvre qui il est vraiment !

Hertel Huard, sexologue, intervenant chez Tel-jeunes propose cette réflexion.

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Une réponse à “Mon amie a une influence sur moi”

  1. Anonyme dit:

    Je pense que c’est correct d’essayer de nouvelles affaires, de changer et d’avoir de moins bonnes notes qu’avant (tant que tu passes ahah), mais quand ça peut nuire à ta santé (genre fumer) ou ta sécurité, c’est un peu moins correct. En tout cas, c’est juste ce que je pense, alors c’est pas nécessairement vrai pour toi aussi.