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What’s up Watso : N’wigi wskidgamikwa (J’habite le monde)

19 mai 2023 - Xavier Watso

On entend souvent parler de décolonisation, comme dans l’émission de Télé-Québec Décoloniser l’histoire, que je vous recommande fortement. Le terme autochtonisation est moins connu, mais les deux concepts vont de pair.

Que veulent-ils dire? Pourquoi sont-ils si importants?

La décolonisation, c’est comme si on enlevait les différents filtres qui influencent notre façon de voir les choses. Elle implique de prendre conscience des idées imposées par des personnes en position de pouvoir. Ces croyances peuvent teinter, injustement ou incorrectement, notre rapport à certaines cultures.

Un bon exemple? Le changement de nom de la rue Amherst, à Montréal. Dans les années 1760, Jeffery Amherst, commandant en chef des armées britanniques en Nouvelle-France, offrait des couvertures contaminées au virus de la variole aux Premières Nations, dans l’intention de les éliminer. Méritait-il l’honneur d’une rue à son nom? La ville a décidé que non.

Même chose pour la statue de John A. Macdonald, premier ministre du Canada (le premier, en 1867). Sa statue a été déboulonnée, en août 2020, par des militant·e·s antiracistes. Bon, je vous accorde que la méthode était discutable. Mais la ville a tout de même décidé de se distancier de cet héritage. Macdonald est le père des pensionnats autochtones, ces établissements qui ont contribué au génocide autochtone de l’Amérique. On peut comprendre que croiser cette statue au quotidien était douloureux pour plusieurs Autochtones.

Et l’autochtonisation?
Il s’agit d’un processus par lequel les peuples autochtones cherchent à préserver et à valoriser leur culture et leur identité face à une culture coloniale dominante.

Pancartes des noms de rue Atateken et Amherst

Quelques exemples de cette réappropriation culturelle?

À Montréal, la rue Amherst a été autochtonisée en la renommant Atateken, ce qui signifie « fratrie » en Kanien’kehá :ka (Mohawk).

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En Nouvelle-Zélande, les villes, les lacs et les montagnes ont été renommés selon leur nom d’origine maorie. Le pays a donc autochtonisé son patrimoine en valorisant la langue et la culture des Premiers Peuples

Et nous, au quotidien, que pouvons-nous faire? On peut s’intéresser aux lieux qu’on habite, aux éléments de notre culture qu’on croise au quotidien. Quelles histoires portent-ils? Que souhaite-t-on perpétuer pour un futur qui se conjugue au «nous»?

Vous avez envie d’en apprendre davantage sur les communautés autochtones ? Chaque mois, Xavier Watso, Abenaki, chroniqueur et enseignant au secondaire, vous invite à lire sa chronique.

Lire son texte précédent.

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