Tous la même limite de vitesse?

22 mai 2015 - Curium

Un texte de Catherine Marineau-Dufresne

La compilation des limites de vitesses sur les autoroutes ressemble à une question piège d’un examen de mathématiques. La limite au Québec est de 100 km/h, elle a été haussée à 120 km/h en Colombie-Britannique en juillet 2014 et elle est fixée à 130 km/h en France, tout comme sur certaines routes au Texas.

Alors, qui a raison ? La sécurité, évidemment, reste au cœur du débat.

Neige abondante, poudrerie, gel en profondeur, écart de températures de 60 degrés : les chaussées du Québec endurent des conditions extrêmes année après année. Il n’est pas juste de les comparer aux routes du désert texan ! Une limite plus basse reste donc appropriée 12 mois par année. D’ailleurs en France, la limite est abaissée à 110 km/h lorsqu’il pleut ou qu’il neige.

La limite de 100 km/h peut sembler injuste quand les conditions sont optimales l’été. C’est pourquoi les policiers acceptent que le trafic se déplace en moyenne à 115 km/h. Plusieurs gouvernements ont haussé leurs limites avec l’argument du «gros bon sens» : si tout le monde dépasse la limite sans se faire arrêter, alors pourquoi ne pas l’ajuster à la vraie vitesse du trafic ? Le Montana a déjà testé une «loi de la raison et de la prudence»¹ qui annulait toutes les limites de jour et le taux d’accident est renté sensiblement égal.

Les automobilistes qui ont expérimenté la conduite sans aucune limite sur l’Autobahn allemand répondront que la solution est dans la culture de la route. En Allemagne, les examens de conduite sont très stricts, le permis coûte beaucoup plus cher et la chaussée des autoroutes sans limites est impeccablement entretenue. Une culture que la France enseigne progressivement à ses conducteurs : les jeunes ne peuvent excéder 110 km/h pendant les trois premières années suivant l’obtention de leur permis probatoire!

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