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Sports : Une partie de plaisir

24 mai 2024 - Miriane Demers-Lemay

«L’important, c’est de participer.» Et si on l’appliquait réellement dans les écoles et les ligues amateurs au lieu de favoriser l’esprit de compétition?

Au Québec, le sport parascolaire et les programmes Sport-études sont souvent axés sur la performance : «On veut exhiber des bannières dans le gymnase», illustre Pierre Lavoie, triathlonien et cofondateur du Grand défi Pierre Lavoie.

Photo : Grand défi Pierre Lavoie

 

Résultat, on écarte vite des joueurs et des sportives aux performances moins étincelantes. Le temps est long sur le banc!

Sans surprise, ces jeunes se démotivent et décrochent du sport en grand nombre : «71 % des jeunes arrêtent de bouger entre les secondaires 1 et 3, indique Pierre Lavoie. Seulement 15 % seront actifs pour la vie.» Il estime que la majorité des jeunes Québécois·es ont une forme physique inférieure aux niveaux recommandés.

Il pointe du doigt la situation des États-Unis, modèle vers lequel tend le Québec. «Notre voisin a beau récolter des centaines de médailles aux Jeux olympiques, sa population est la moins en forme à l’échelle mondiale. Une véritable catastrophe en santé publique.»

Deux pistes pour transformer le sport au Québec selon Pierre Lavoie

MULTISPORTS

Avant le début du secondaire, on gagnerait à se familiariser avec la pratique de plusieurs sports plutôt qu’un seul. Or le Québec est l’endroit dans le monde où on se spécialise le plus tôt. Plusieurs enfants commencent par exemple à jouer au hockey très jeune, avec de nombreuses pratiques par semaine, des tournois, des camps et des programmes hockey-études au secondaire.

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En comparaison, en Suède, les enfants explorent divers sports dans une même saison : la gymnastique et le basketball, ou encore l’athlétisme et la nage. Ils et elles font du multisports.

NON-COMPÉTITIF

Il serait avantageux de retarder les compétitions sportives à 14 ans, comme le font plusieurs pays scandinaves. Ainsi, personne ne serait exclu sur des critères de performance. Tout le monde développerait des habitudes sportives, pas juste les plus agiles!

Touche-à-tout

Avant l’adolescence, les jeunes Suédois·es explorent le plus grand nombre d’activités sportives possible. On développe ainsi différentes habiletés de base, utiles ensuite si on souhaite se spécialiser dans un sport.

En Suède, la pratique sportive est tellement agréable que la plupart des gens continuent à l’âge adulte. Chaque semaine! C’est tant mieux, puisque des études scientifiques démontrent que l’activité physique améliore la concentration et la productivité au travail. Certaines entreprises suédoises intègrent même des heures d’entraînement au temps payé de leur personnel.

COACHS DE VIE

Les coachs exercent une influence de première ligne sur les jeunes athlètes, étant pour ces derniers les adultes les plus significatifs après leurs parents. L’organisme québécois Pour 3 Points (P3P) utilise cette relation privilégiée pour aider les jeunes en milieux défavorisés.

Les coachs de l’organisme reçoivent une formation pour aider les jeunes à développer les habiletés requises non seulement dans le sport, mais aussi à l’école et dans la vie. L’objectif n’est pas de décrocher des médailles, mais plutôt de développer, à travers la pratique du sport, une bonne confiance en soi, le respect des autres et le travail d’équipe.

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