Santé mentale : c’est normal docteur ?
Une personne sur cinq souffrira d’un trouble de santé mentale au cours de sa vie. Chez la grande majorité, les premiers symptômes se manifestent avant l’âge de 15 ans.
Pourquoi les troubles mentaux émergent-ils souvent à l’adolescence ? D’abord, parce que c’est une période intense de changements et de développement. Et le changement, c’est stressant ! Le corps se transforme, la vie sociale devient plus complexe, on se questionne sur notre identité et sur ce qu’on souhaite devenir. Et à travers tout ça, on nous demande de performer partout (école, travail, activités parascolaires, etc.).
Et puis, c’est aussi généralement la période des premières épreuves importantes. Un échec scolaire, une rupture amoureuse, un deuil, un conflit, ça fait mal à tout âge. Mais c’est plus stressant et clairement plus intense la première fois !
Cerveau surchauffé
Et ce n’est pas tout ! Le cerveau adolescent est plus vulnérable aux stresseurs, car il est en grand chambardement : « Pendant l’enfance, le cerveau se développe, jusqu’à devenir une « forêt touffue » de neurones interconnectés, explique Patricia Garel, Patricia Garel est pédopsychiatre au Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine.. Puis, à l’adolescence, c’est le grand ménage. Les connexions inutiles sont éliminées pour améliorer l’efficacité cérébrale. L’essentiel de cet élagage synaptique se produit à deux grandes périodes de la vie humaine : juste après la naissance, et à l’adolescence. »
Le lobe frontal, par exemple, finit de se développer vers l’âge de 25 ans. Lui, c’est le « frein » du cerveau. Celui qui aide à réguler les émotions, à maîtriser les impulsions, à réfléchir avant d’agir. Voilà pourquoi il suffit parfois d’un rien pour se mettre dans tous ses états. « Et une fois l’émotion passée, ça prend parfois du temps pour revenir à son niveau de base », souligne Marie-Claude Geoffroy, psychologue et professeure à l’Université McGill.
Bref, le cerveau adolescent est plus vulnérable aux stresseurs, et c’est une période de vie pendant laquelle il y a plus de stresseurs. Les adolescents atteints d’un trouble mental souffrent d’ailleurs plus que les adultes atteints du même trouble.
Réaction Chimique
S’il n’y a pas de lésion dans le cerveau, c’est au niveau chimique qu’apparaît le trouble mental. C’est une question de neurotransmetteurs : les molécules messagères entre les neurones.
Pendant longtemps, les scientifiques ont cru que l’influx nerveux se transmettait comme un courant électrique. Après, on a découvert les neurotransmetteurs, une transmission chimique beaucoup plus nuancée et subtile.
Les professionnels soupçonnent la présence d’un trouble mental quand une personne présente PLUSIEURS symptômes, ou PLUSIEURS changements, pendant PLUSIEURS semaines.
« Si ses parents ou ses profs sont inquiets, que ses amis ne le reconnaissent plus, ce sont des indices, dit la psychiatre Mélanie Beaudry, . Ou si on constate un changement important dans l’état de base. Par exemple, un jeune très sociable qui commence à s’isoler, ou un autre habituellement très calme qui commence à faire des crises. »
Le diagnostic est plus complexe à l’adolescence qu’à l’âge adulte. « Quand un trouble émerge, les symptômes sont plus flous. L’ado est encore en développement, alors ce n’est pas toujours évident de savoir si on a affaire à un changement normal ou à un véritable trouble mental », affirme Mélanie Beaudry, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent au CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal.
Pas juste dans la tête !
Les maladies mentales affectent non seulement le cerveau, mais tout le système nerveux (les nerfs connectés aux extrémités de nos orteils, à nos intestins et à notre coeur, par exemple). Grâce au système nerveux, le cerveau est en communication constante avec le corps et le monde extérieur.
Si l’activité des neurotransmetteurs est anormale, cela peut créer des hallucinations, des perceptions faussées ou des manifestations physiques de la maladie (crises de panique, perturbations du sommeil et de l’appétit). La plupart des médicaments utilisés en psychiatrie visent donc à rétablir le fonctionnement normal des neurotransmetteurs.
Ainsi, les personnes stressées peuvent avoir des maux de ventre, des maux de tête et des maux de dos « inexpliqués ». Ils sont bien réels et font mal pour vrai, mais ils ont une origine psychologique.
Texte : Raphaëlle Derome
S’il y aurait bien quelque chose de frustrant avec nombre d’articles concernant la santé ou la maladie (?) mentale, ce serait leur caractère justement subtil mais flou et qui pourrait être laissé à interprétation. Pour l’âge de 15 ans, si la schizophrénie commencerait à cet âge dirait… mais qu’on aurait bel et bien connu une série d’événements vers 10 disons qui aurait pu déterminer notre vie, serait-ce à dire que nous serions atteints? Et, bien sûr, cette pathologie serait à être distinguée de toutes les autres pathologies et handicaps pour lesquels plus souvent qu’autrement elle pourrait être associée et dont personne ne voudrait.
Pour la période de changement, qui ne voudrait pas devenir adulte le plus rapidement que possible et sans que ça fasse trop problème pour une majorité d’adolescents pouvant connaître esthétique, amour, force, endurance, grandeur, expérience, motivation, etc.? Notre corps désirerait réellement nous faire des emmerdes pourrait dire l’autre et tout en exploitant pas trop cette période comme pouvant en être une dite potentiellement pathologique? Les parents, au risque de traiter leurs ados d’enfant et en les ayant toujours casés tels, ne pourraient-ils pas avoir remarqué qu’ils se seraient transformés, eux qui pourraient faire autre chose tout en pouvant ou non vivre eux-mêmes quelque stress que ce soit?
Oui pour le ménage synaptique aussi, mais des bébés pouvant souffrir d’une maladie mentale surtout suite à cette période, serait-ce bien réaliste et tout en étant en lien avec le fait d’agir comme d’avoir reçu de nouveaux apprentissages? Nous ne jouerions plus au J.I. Joe ou Barbie aujourd’hui parce que ça ne nous serait complètement plus utile, ne restant plus entre autres dans une période de mimétisme où nous avions encore une fois hâte de devenir des adultes. Donc, des lobes frontaux pouvant servir de frein de tout un cerveau alors que celui-ci étagé serait plutôt là pour nous aider par la complémentarité, serait-ce aussi bien réaliste et tout en faisant fi encore de nos apprentissages?
Je terminerais en disant que nous ne ferions que nous interroger, n’étant pas nous-même psy ni spécialiste du cerveau (ou les deux en même temps), etc., mais que nous aurions le droit de le faire tout en espérant que l’on ne garderait pas trop nos enfants comme ados dans nos institutions en attendant de savoir ce serait quoi leur dit problème. Est-ce que le Protecteur du citoyen n’aurait justement pas éprouvé quelque difficulté avec ces derniers et contrairement avec des spécialités comme la pédiatrie, le podiatrie et on ne saurait trop quoi d’autre? Dire que pour un oui ou un non on pouvait nous garder dans une institution… mais cette période, espérons-le, serait révolue. Félicitations à CURIUM.