Les vaches, un problème pour l’environnement?

23 mai 2023 - Maëlie Massé & Coralie Tessier

En collaboration avec l’école secondaire Soulanges, Curium est fier de partager avec vous, une fois par mois, des textes du projet Environnement : un monde de solutions.

Biofiltration de méthane

De nos jours, l’élevage d’animaux, dont celui des vaches, occupe une place importante pour notre alimentation omnivore. Au Québec, le secteur laitier est le secteur agroalimentaire le plus important avant celui du porc et de la volaille. Les vaches sont munies d’un estomac qui possède 4 parties nommées la panse, le feuillet, la caillette et le bonnet. Elles diffusent des gaz constitués majoritairement de méthane.

Les GES

L’élevage est la cause de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre et de 65% de la déforestation amazonienne. Le méthane est un gaz à effet de serre qui a un impact 80 fois supérieur à celui du CO₂, le gaz que l’on expire. Un gaz à effet de serre est un gaz présent dans l’atmosphère qui maintient une partie de la chaleur dans notre atmosphère. Nous devons donc réduire les émissions de méthane venant de l’élevage, car celles-ci réchauffent notre planète.

Chaque vache a le même impact sur l’effet de serre en une journée qu’une voiture de taille moyenne. Durant l’hiver, le bétail demeure enfermé dans l’étable. L’air de cette étable est remplacé 6 à 7 fois par heure afin de maintenir sa qualité. Ces fuites contiennent de faibles concentrations de méthane rejetées directement dans l’atmosphère.

La solution se trouve dans la ventilation

Il est possible d’installer des filtres à la sortie des systèmes de ventilation des étables. Ces filtres vont permettre la dégradation biologique du méthane par des micro-organismes. C’est ce qu’on appelle la biofiltration. Étant donné que le méthane est un gaz, il se situe dans l’air. Pour que celui-ci accède au filtre, il doit y être acheminé par des tuyaux munis de pompes. Les bactéries utilisées sont capables de croître et de se diviser rapidement. Ces microbes brisent les molécules de méthane et les transforment en CO₂ et H₂O qui sont des gaz à effet de serre beaucoup moins puissants que le méthane. De plus, ces biofiltres dégradent les mauvaises odeurs à plus de 90% et sont plus économiques que d’autres technologies de traitement de l’air. Situé dans le sol à côté de l’étable, ce filtre a un volume équivalant à la longueur de l’étable pour 3 mètres de large et un mètre de hauteur.

Le financement

Le gouvernement canadien accorde des subventions de 10 000$ par exploitation agricole pour aider les éleveurs à implanter ce type de système de filtration. La fabrication d’un biofiltre coûte entre 7000$ et 9000$. Il faut ajouter à ce montant les coûts d’installation.

Autres moyens

Il y a aussi présentement d’autres solutions possibles pour réduire les émissions de méthane comme:

L’ajout d’huile et d’oléagineuses à l’alimentation du bétail qui pourrait permettre une réduction de à 5-20% du méthane dans les rots et flatulences des vaches
Un régime plus concentré en grains (5-10%)
Une meilleure sélection lors de la reproduction (croisements créant des races « à faibles émissions »)
Remplacer les graminées par des légumineuses (5-15%)
Remplacer le foin ou l’herbe par du maïs ou des petits grains (5-10%)
Utiliser des ionophores : solution constituée d’ions (5-10%)
Optimiser la gestion de la production laitière par vache (5-20%)

À court terme:

Ajout d’améliorateurs de digestion : levures, enzymes, produits microbiens (5-15%)
Extraits de plantes (5-20%)
Sélection génétique de vaches laitières plus productives (10-20%)

À long terme:

Vaccins détruisant les bactéries à l’origine de la production des gaz digestifs (10-20%)
Ajout d’améliorateurs de digestion : levures, enzymes, produits microbiens (30-60%) (meilleur effet qu’à court terme)