Le meilleur (et le pire) des villes

19 mai 2023 - Miriane Demers-Lemay

En mars dernier, le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) soulignait l’urgence de repenser les villes pour s’adapter aux changements climatiques. Quelles villes nous inspirent? Lesquelles nous désolent?

Gonflées par l’exode rural et l’accroissement de la population mondiale, les villes consomment dorénavant 75 % de l’énergie de la planète et émettent 70 % des émissions de gaz à effet de serre.

Pour redéfinir la ville de demain, les urbanistes doivent viser plusieurs objectifs: préserver la biodiversité, faire baisser la température de plusieurs degrés, améliorer le bienêtre de la communauté et générer une prise de conscience. Tout cela, en s’adaptant à chaque contexte social et géographique.

Vue aérienne des pistes cyclables de Copenhague
iStock

Faut que ça roule

Copenhague: le paradis du vélo

Dans la capitale du Danemark, le vélo est le principal moyen de transport. Petits et grands enfourchent leur bicyclette pour se rendre au boulot ou à l’école. Écolo, sain et rapide!

Tout a été aménagé pour donner envie de pédaler. La ville compte 1 000 kilomètres de pistes cyclables, incluant la célèbre voie aérienne Cykelslangen (le serpent à vélo), inaugurée en 2014. Ici, les parcs et les espaces verts deviennent des échangeurs pour cyclistes. Des passerelles spéciales sont aménagées pour raccourcir les trajets.

Aux intersections, des repose-pieds adoucissent l’attente au feu rouge tout en évitant les chaussures mouillées. Les parcs de stationnement sont nombreux. Et même pas besoin d’attacher son vélo!

Atlanta: La dictature de l’auto

Les banlieues d’Atlanta comptent 12 fois plus d’habitant·e·s que le coeur de la ville. Le déséquilibre est si grand que la métropole américaine est devenue le symbole de l’étalement urbain. Ses immenses banlieues grignotent peu à peu les écosystèmes et les terres agricoles. La voiture est indispensable pour s’y déplacer, puisque la région est dépourvue de transports en commun efficaces.

Comme Atlanta, la plupart des villes nord-américaines, très étendues, sont conçues pour l’automobile. Pourrait-on favoriser la densification urbaine? Plusieurs urbanistes préconisent ainsi de remplacer l’habitat individuel par de l’habitat collectif, qui réunit plusieurs logements dans un même bâtiment. Au programme également: améliorer l’efficacité des transports en commun, tout en laissant plus de place aux espaces verts et aux piétons.

Medellín: La vie en vert

En Colombie, Medellín a investi dans la création de 30 corridors verts. Ainsi, 18 rues et 12 cours d’eau ont été transformés en jardins, en murs verts et en espaces de verdure. Au total, plus de 8 300 arbres et 350 000 arbustes ont été plantés.

Ces milieux purifient l’air de la métropole, tout en créant de nouveaux espaces collectifs. Des centaines d’emplois ont ainsi été créés en horticulture. Des dépotoirs et des lieux abandonnés ont été réinvestis par les familles et les enfants.

Cette initiative, bardée de prix internationaux, réduit la température urbaine de 2 °C en moyenne. Rafraîchissant!

La végétalisation des milieux urbains fait chuter le thermomètre de 1 à 4,7 °C selon un rapport de l’Institut national de la santé publique du Québec de 2021. Alors que les vagues de chaleur augmentent en fréquence et en intensité, cette «climatisation» naturelle devient un élément incontournable de la ville durable.

Mumbai: Catastrophes en série

Des gratte-ciel, des autoroutes, des espaces pavés… Le béton s’étend à perte de vue à Mumbai, en Inde. Cela en fait l’une des villes comptant le moins d’espaces verts dans le monde. Le problème? Le béton augmente les îlots de chaleur, créant de sérieux problèmes de santé pour les personnes âgées ou vulnérables.

Le béton réduit aussi la perméabilité du sol lorsqu’il pleut. Ces dernières années, Mumbai a vécu des vagues de chaleur record, des inondations, des coulées de boue mortelles et une augmentation des problèmes de santé liés à la mauvaise qualité de l’air.

Éponge ta ville!

Imperméabiliser une tente? Primordial pour passer une nuit au sec. Mais pour la ville, c’est l’inverse. Les surfaces de béton imperméables augmentent les risques d’inondation.

La ville-éponge utilise le paysage pour retenir l’eau à la source. C’est LE concept de l’heure en urbanisme! Au lieu que la pluie coule sur la chaussée, ce sont les sols qui se gorgent d’eau. Résultat: moins d’inondations, moins de glissements de terrain et moins d’eau à traiter à l’usine!

Pour améliorer le coefficient «spongieux» d’une ville (oui, ça existe!), les urbanistes multiplient les zones de verdure. On crée des parcs, on ajoute des jardins aux trottoirs et dans les stationnements. On conçoit même des étangs et des ruisseaux pour accueillir l’eau des précipitations!

Article complet dans le magazine Curium de juin 2023

À lire sur le même sujet: 4 idées pour la ville de demain

publiez votre commentaire

dites-nous ce que vous en pensez

 :-)  ;-)  :-D  :-(  :-P  :-o  :-x  :-|  :-?  8-)  8-O  :cry:  :lol:  :roll:  :idea:  :!:  :?:  :oops: 💩 💪 👍

Votre adresse ne sera pas publiée. Les champs ci-dessous sont facultatifs :