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Jeune chercheur étoile : Des fonds de recherche du Québec

25 avril 2017 - Curium

Robert Bonin est docteur en neurosciences et professeur à l’Université de Toronto. Il s’intéresse aux mécanismes de développement de la douleur chronique.

C’est quoi la douleur chronique ?

La douleur n’est pas toujours un ennemi. Elle évite qu’on se mette en danger. En posant la main trop longtemps sur une plaque chauffante, par exemple. On dit qu’elle est pathologique quand quelque chose de normalement non douloureux (comme une chatouille) le devient. Quand cette douleur persiste (plus de 12 semaines selon la définition), on appelle ça de la douleur chronique.

Plus de 20 % de la population mondiale est concernée. On cherche un moyen d’éliminer cette douleur pathologique « à la racine », pour ne pas se contenter de la calmer avec des médicaments.

Comment ? Vous avez des pistes ?

On s’est inspirés de ce qu’on sait de la mémoire. Parce que les souvenirs et la douleur s’installent (dans le cerveau pour la mémoire et dans la moelle épinière pour la douleur) de façon similaire.

Pour la mémoire, voici comment ça marche. Quand un souvenir est stocké, il y a fabrication de protéines. Comme pour graver le souvenir dans la mémoire. Quand la mémoire est réactivée, c’est-à-dire qu’on repense à quelque chose, certaines de ces protéines sont recyclées : elles sont détruites et remplacées par des nouvelles. C’est un processus naturel.

Or, il est possible d’empêcher ce remplacement, grâce à des produits spécifiques. Résultat : le souvenir est effacé. On a voulu faire la même chose avec la douleur, qui produit, elle aussi, des protéines spécifiques.

Et ça fonctionne ?

On a donné de la capsaïcine (une substance extraite du piment qui cause une sensation de brûlure) à des souris : une première fois pour les rendre hypersensibles à la douleur, puis une seconde fois, quelques heures plus tard, pour réveiller la douleur.

Mais cette fois, on a ajouté un produit pour éviter la synthèse de protéines associées. En fait, c’est une approche en deux temps : on réveille la douleur et on empêche qu’elle se consolide. Résultat : les souris n’étaient presque plus hypersensibles à la douleur. Une victoire en somme.

Et la suite du programme ?

On cherche le moyen d’éradiquer la douleur chez l’humain. Pour ça, il faut qu’on trouve un produit capable d’empêcher cette fameuse fabrication de protéines, non toxique et sans effets secondaires. Alors au travail !

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