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Histoire d’ados : suis-je la seule à me préoccuper de l’environnement ?

20 mai 2021 - Curium

 

 

Gaëlle, 14 ans

 

 

Comme d’autres personnes, je fais de l’écoanxiété. C’est-à-dire que j’éprouve un sentiment d’anxiété face aux changements climatiques et à tous les impacts causés par ceux-ci. Pour moi, l’environnement est une priorité.

À l’école, certaines personnes me disent : « Ah, t’as encore apporté tes sacs réutilisables ! », comme si j’étais la fille qui pense juste à l’environnement. Et qu’être « écolo » était honteux. Lorsque je fais une
remarque, plusieurs personnes admettent que j’ai raison, mais ne font absolument rien pour aider la cause ensuite. Mais… pourquoi ?

Les adultes disent souvent que ce sont les jeunes qui peuvent changer les choses…

Si même les « jeunes » ne font rien, qu’est-ce qui arrivera ? Je ne comprends pas qu’en 2021, alors que les gens sont plus conscients que jamais des enjeux climatiques, on continue de consommer comme jamais ! Je sais qu’il nous faut des vêtements, de la nourriture et d’autres petites choses pour bien vivre. Mais pourrait-on se limiter à l’essentiel ? Comment pouvez-vous continuer d’acheter (en ligne maintenant) des articles presque toutes les semaines, voire plusieurs fois par semaine, alors que notre maison brûle ?

Ma famille et moi sommes très engagées pour la cause, mais parfois je me sens la seule jeune à me sentir en colère. Ou encore paniquée lorsque je pense au futur. À notre futur dans 5, 10, 15 ans. Parce qu’il est faux de croire que les énergies vertes vont tout régler. Nous ne pouvons pas simplement attendre les bras croisés que tout se règle, comme par magie. Il faut réduire notre consommation d’énergie, notre consommation de produits non essentiels et prioriser ceux qui sont faits au Québec et qui sont écoresponsables. C’est un si petit effort à faire…

Quand j’entends les adultes nous dire que les jeunes ont toute la vie devant eux… Euh… Ben… Non. Pas si nous continuons d’agir comme nous le faisons !

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Après avoir lu le témoignage de Gaëlle, la Dre Sophie Leroux, psychologue, propose cette réflexion :

L’écoanxiété, comme toute forme d’anxiété, est utile si elle permet de se mobiliserface à un danger. Elle devient nuisible si elle est envahissante au point d’affecter le fonctionnement quotidien (ex. : rendement scolaire, relations sociales). Une aide psychologique est alors recommandée.

Gaëlle mentionne ne pas comprendre pourquoi les autres ne se mobilisent pas. Sa génération est certes plus touchée par les enjeux environnementaux que les précédentes. En fait, c’est un peu comme si elle voyait un ours et tentait d’avertir les autres. On peut imaginer comment elle se sent !

Les réactions sont toutefois très différentes d’une personne à l’autre, en raison de plusieurs facteurs. Certaines ne croient pas à l’existence de l’ours. D’autres le voient, mais figent ou ferment les yeux. Et enfin, plusieurs sont déjà bien occupées par d’autres ours dans leur vie personnelle ou scolaire.

Afin d’éviter trop de frustrations et un sentiment d’impuissance, vaut mieux accepter que chaque personne ait son propre rythme de changement dans une société axée sur la consommation. Cela dit, une bonne façon de gérer l’écoanxiété, c’est d’agir avec ouverture. Que ce soit à travers de petits gestes quotidiens (recyclage, achat local) ou une implication plus grande comme Gaëlle, on peut se mobiliser selon ses intérêts et ses valeurs. Et tant mieux si cela influence positivement les autres !

Sophie Leroux, psychologue 

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2 réponses à “Histoire d’ados : suis-je la seule à me préoccuper de l’environnement ?”

  1. Jeanne dit:

    Bonjour, j’ai lu le magasine de cette semaine et j’ai été très touchée par le texte ( suis-je la seule à me préoccuper de l’environnement?) . J’aimerais seulement vous dire que non vous n’êtes pas la seule et que je suis sûr que plein d’autre sont de mon avis. La terre n’appartient pas qu’aux jeunes elle est à tout les vivants de cette planète. Ce n’est pas à nous de de faire le changement seul. Les adultes devraient être les premiers à faire le changement pour inspirer les autres par la suite. Merci beaucoup d’en avoir parlé. Maintenant,je sais que je ne suis pas la seule 😉

    • Anonyme dit:

      Merci beaucoup d’avoir répondu! Ça me touche et ça me redonne de l’espoir de savoir que je ne suis pas la seule! 🙂