J’aime la vie… et le beurre de pinottes.
Un seul truc m’embête avec la vie, et c’est le temps qui s’écoule trop vite.
Si j’en avais le pouvoir, je deviendrais Samson, Hercule ou Superman et je prendrais la Terre à deux mains pour lui faire ralentir sa course sur elle-même. Je ressusciterais tous les Babyloniens, Égyptiens et Romains qui ont contribué de près ou de loin à l’invention du calendrier pour négocier des journées de 36 heures. « Sérieux les gars, 24 heures ? C’est cheap. » Mais bon… ce n’est pas gagné…
Alors, je continue à courir après mon temps. Et lui, file sans se soucier de moi. Du coup, l’idée de devenir immortel m’a d’abord paru séduisante. Vous imaginez ? Avoir le temps de tout voir, tout lire, tout faire, tout vivre ! Sauter de la stratosphère en parachute, faire le tour du monde à vélo, lire tous les livres de la Grande Bibliothèque, parler six langues et maîtriser quatre instruments de musique : rien d’impossible pour une condamnée à vie.
Et soudain, petit rappel à la réalité.
1 000 ans de vie… ce n’est pas forcément 1 000 ans de vacances payées. C’est des centaines d’années de travail, des milliers de tracas (autant de bonheur, on l’espère) et combien de peines d’amour ?
Les sensations fortes ? L’urgence de vivre ? La promesse d’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare ? Ça perd tout son sens quand on a l’éternité devant soi, mais c’est ça qui rend la vie trépidante, non ?
C’est sa fragilité, le fait qu’on puisse la perdre à tout moment. Ne pas savoir quel sera le prochain jeu de la grande faucheuse, c’est effrayant… mais grisant.
Au fond, la vie, c’est comme une rôtie au beurre de pinotte. Chaud, c’est bon, même si ça colle parfois au palais. Si on attend trop pour mordre dedans, c’est sec et frette. Et si on en mange tous les matins pendant 800 ans, on finit par s’écoeurer.
Bonne lecture, heureux mortels.
Noémie, rédactrice en chef
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