Guide de l’antiperformance
La croissance infinie est un concept irréconciliable avec une planète aux ressources limitées. Le concept de la décroissance, apparu il y a 50 ans, propose de renverser la vapeur.
Le modèle actuel soulève des enjeux de justice sociale : « La croissance des pays les plus riches a été possible au détriment des autres, indique Yves-Marie Abraham, professeur à HEC Montréal. Si on se réfère à l’indicateur d’empreinte écologique (IEP), soit la surface de terre productive nécessaire pour nourrir un individu et assimiler ses déchets, même la tranche la plus pauvre de la population canadienne a un IEP qui implique le pillage des pays en développement. C’est toute la structure de nos sociétés qui est insoutenable. »
La décroissance requiert de faire table rase de ce qu’on connaît afin de concevoir un monde nouveau. Orienter nos efforts vers des choses qui comptent pour nous, plutôt que vers l’accumulation sans bornes. Par exemple, à travers des activités orientées vers le bien commun. »
La décroissance signifie aussi de se poser des limites à soi-même : « On est tenté·e d’être toujours plus fort·e, sinon on est marginalisé·e, poursuit Yves-Marie Abraham. Il faut accepter de se faire dépasser. »
La première étape ? S’informer, réfléchir, débattre… L’histoire est remplie de situations autrefois vues comme normales, puis devenues insensées au fil du temps. L’esclavage, l’interdiction aux femmes de voter ou d’avoir un compte en banque.
« Désirer croître à l’infini, c’est se condamner à être malheureux·euse : on n’atteint jamais le fil d’arrivée. »
Guide du paresseux
Faites du paresseux votre animal totem
Sans complexe, faites comme au Japon et créez votre sloth (paresseux en anglais) club. Dans ce pays où il existe un terme pour qualifier la mort par épuisement professionnel (karoshi), on s’inspire de cet animal pour se rappeler de ralentir et de dépenser moins d’énergie. Le tout dans le but de préserver sa santé physique et mentale, tout en protégeant les ressources de la planète.
Jetez votre liste de choses à faire
Si vous ne pouvez pas vous en passer, créez plutôt une liste des choses qui vous font du bien.
Oubliez le FOMO (fear of missing out)
Remplacez plutôt par le NOMO : necessity of missing out. Faites place à la déconnexion, de temps à autre, dans votre quotidien. Pour ralentir, respirer, observer le monde qui vous entoure. Envie d’une petite marche vers nulle part ?
Respirez. Pour vrai.
Besoin de bouger ? Équilibrez votre pratique sportive en ajoutant la méditation ou le yoga. Les plus remarquables athlètes y ont recours pour augmenter leur capacité de concentration.
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