Gaspillage alimentaire : oser les insectes
Notre planète pourrait nourrir dix milliards de personnes sans détruire les écosystèmes. Mais il y a une condition : prendre le virage de l’alimentation durable, notamment l’entomophagie.
Chaque année, à l’échelle mondiale, le tiers des aliments finissent à la poubelle. Ce gaspillage est très coûteux pour l’environnement.
L’élevage industriel du bétail et de la volaille génère environ 75 % des émissions mondiales de GES du secteur agricole, en plus de monopoliser énormément de terres cultivables. L’alimentation durable passe par une réduction significative de la consommation de viande. Selon Béatrice Dagenais, nutritionniste et chargée de cours à l’Université de Montréal, le flexitarisme doit gagner en popularité. Ce régime consiste à remplacer le plus souvent possible les protéines carnées par des protéines végétales (comme les légumineuses et le tofu) ou par des insectes.
Une bibitte de taille
Les insectes comestibles sont la source de protéines animales la plus respectueuse de l’environnement. Ils génèrent peu de GES, occupent un espace restreint, consomment peu d’eau et se nourrissent même de déchets – pulpe, compost ou fumier. Les fermes d’insectes génèrent peu d’ammoniac, un élément qui acidifie le sol dans l’élevage conventionnel, notamment celui du porc.
Mieux encore, les insectes sont difficiles à battre en valeurs nutritives : 100 g de criquets contient autant de protéines que la même quantité de porc. Et plus que le poulet ! À quand le MacCricket ?
Un buzz planétaire
Deux milliards de personnes d’une centaine de pays mangent déjà régulièrement des insectes. Les coléoptères, les chenilles, les abeilles, les guêpes et les fourmis sont les plus populaires.
Championne mondiale de l’entomophagie (consommation d’insectes), la Thaïlande compte 20 000 fermes. La population consomme plus de 200 espèces, selon les saisons.
Dans les marchés publics, les grillons se grignotent comme des bonbons. On en fait aussi des barres d’énergie, des galettes à burgers et des smoothies.
Aux États-Unis et aux Pays-Bas, des « banquets d’insectes » connaissent un succès croissant. Chez nous, l’Insectarium de Montréal organise des dégustations de grillons, de ténébrions et de scorpions. On y offre aussi la boîte EntomoMiam, des mets gastronomiques à base d’insectes. Un peu d’amandes rôties au sel de sauterelles ?
Ténébrions québécois
Dans les 6 000 bacs bleus de Tricycle, une ferme d’élevage d’insectes comestibles de Montréal, 75 millions de ténébrions meuniers se nourrissent de résidus alimentaires comme de la pulpe de carottes.
Au bout de dix semaines, leurs larves sont récupérées et transformées pour en faire des biscuits, des croustilles ou de la nourriture pour reptiles, oiseaux et animaux de compagnie. Leurs excréments ? Transformés en engrais organique.
« Une soixantaine de points de vente canadiens distribuent nos produits, dit Guillaume Renaud, cofondateur de l’entreprise. Les produits d’alimentation pour les animaux de compagnie connaissent une forte croissance. Ceux pour les humains commencent aussi à décoller. »
Les sociétés occidentales ont un profond dégoût pour la consommation de bestioles. Mais cette aversion n’est pas irrémédiable. À une autre époque, les langoustes et les crevettes en rebutaient plusieurs, alors que ces fruits de mer sont aujourd’hui prisés.
Le bon conseil ? Envisagez les insectes comme de minuscules homards. Après tout, ils sont eux aussi des arthropodes. Il n’est d’ailleurs pas rare que les personnes allergiques aux crustacés le soient aussi aux insectes.
Oser les insectes en trois étapes (presque) faciles
1.Ni vu ni connu. En petite quantité, la farine de grillon passe pratiquement inaperçue. Une cuillère à thé à la fois, on l’ajoute dans nos smoothies, muffins, biscuits, barres tendres, humus et sauces tomatées.
2.Trop craquant ! Cuisinez grillons et ténébrions (les plus faciles à se procurer en supermarché ou en ligne) avec ces recettes de l’Insectarium de Montréal !
3.C’est l’amour fou ? Prenez un cours pour tout savoir sur l’entomophagie !
Cuisinez nos recettes 100% durables.
L’équipe de Curium osent les insectes!
Voyez notre dégustations d’une délicieuse préparation de mets faits à partir d’insectes. Une création de Daniel Vézina pour l’Espace pour la vie.
@curium.mag Miam! Des insectes! On a essayé la boîte EntomoMiam de Daniel Vézina pour l’insectarium (@Espace pour la vie ). #insectescomestibles #recettesvertes #insects #eatinginsects #tricycle #maisonpra #restaurantlaurieraphaël #conserverieduquartier #mielsdanicet #champignons #miel #algues #tomatesséchées #curium #magazinecurium #québec ♬ EntomoMiam par Daniel Vézina – Curium, magazine de science
Au menu :
- Amandes rôties au sel de sauterelles parfumé à la lime.
- Tapenade de tomates séchées aux ténébrions et bacon de mer, accompagnée de crouistilles aux algues et ténébrions.
- Pockys à la propolis d’abeille à tremper dans le miel d’Anicet et les fleurs sauvages aux ténébrions.
- Palets sablés pacanes, grillons et champignons «candy cap»
- Truffes énergétiques aux bleuets séchés, graines de citrouille et ténébrions
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