Faire la grève (ou pas), quand ton école veut pas ?

16 septembre 2019 - Curium

« Devrais-je participer à la grève du 27 septembre ? »

Dans la boîte courriel du magazine et sur nos réseaux sociaux, vos messages s’accumulent.

« Je veux m’engager, mais je ne veux pas compromettre mes cours et/ou ma relation avec mes parents. Curium, à l’aide ! Qu’est-ce que je fais ? »

À l’ère de la post-vérité, l’habitude est aux réponses toutes faites et aux opinions tranchées.

« Oui ! Sortez dans les rues, à tout prix, c’est le sort de l’humanité qui se joue ! »

« Jamais ! Comment osez-vous ainsi braver l’autorité ? Restez en classe ! »

Personnellement ? J’y vois plutôt une belle occasion d’exercer votre esprit critique.

Je sais… encore lui. J’entends vos oreilles bourdonner. L’esprit critique, chez Curium, c’est comme un ver d’oreille. On est-tu bien juste en coton ouaté ? À vous de décider.

Peut-être du fait de l’urgence, les jeunes activistes n’attendent plus qu’on leur dise quoi faire. Ils expliquent aux dirigeants ce qui doit être fait. Une brèche s’est ouverte et vous êtes entrés dans la vie publique. Sur un terrain typiquement réservé aux adultes : on vous entend. Vous jouissez d’une plus grande liberté… et cette liberté vient avec des responsabilités. Participer ou non à la manifestation ? C’est un de vos premiers choix à titre de citoyen.

La mobilisation du 27 septembre est un jalon dans une société à reconstruire. Le véritable moteur : c’est le projet collectif. Et la vraie question, c’est : De quelle façon, moi, avec ma personnalité, ma réalité, mes contraintes, mes forces, mes faiblesses, mes rêves, vais-je contribuer au changement ?

Des activistes s’enchaînent aux installations pétrolières. Des militants font la grève tous les vendredis. Des scientifiques font parler les faits. Des médias les véhiculent. Des éducateurs sensibilisent les enfants. Emmy a persuadé la direction de son école d’installer des bacs à compost à la cafétéria. Victor a écrit à son député. Et vous ?

C’est une société en quête de changement, dont vous pouvez faire partie, à votre façon.

Rien ne sert de manifester le 27 si vous vous y rendez en limousine Hummer (quelqu’un peut m’expliquer cette invention SVP?). Et si, le lendemain, vous refaites votre garde-robe sur Amazon. On ne réglera pas la crise climatique en une journée.

Et surtout, il faudra faire des choix conséquents avec le discours qu’on porte.

Votre école a fait un choix.

Vos parents ont fait un choix.

Vos collègues de classe feront le leur.

Vous avez aussi la liberté de choisir.

C’est peut-être effrayant, mais c’est aussi magnifique. Parce que peu importe votre décision, vous deviendrez un acteur de cette « nouvelle » société qui est la vôtre.

« Devrais-je participer à la manif du 27 ? »

C’est une question à laquelle vous seul.e.s pouvez répondre.

Et cette réponse, si c’est réellement la vôtre, sera la bonne.

 

Noémie Larouche,

Rédactrice en chef

 

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