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Animaux : amis ou sandwich?

21 août 2018 - Curium

reuters Mike-Blake

 

Il existe des millions d’espèces animales sur la Terre. une seule se croit supérieure et se permet de dominer toutes les autres, de les garder en captivité, les exploiter et les abattre pour son propre intérêt. Cette espèce… c’est nous, les humains.

Jusqu’à l’an dernier, les animaux avaient le statut juridique… d’une chaise ! Depuis 2017, au Québec, ils sont « considérés légalement comme des êtres doués de sensibilité ayant des impératifs biologiques ».

« Mais on reste dans la symbolique, affirme l’avocat Michaël Lessard, parce que dans les faits, les animaux ne possèdent pas les même droits que les humains. Les animaux ne sont plus des biens, mais la loi relative aux biens s’applique à eux ! »

C’est pour ça qu’il est permis de faire euthanasier un animal en parfaite santé, simplement parce qu’il est devenu un trop grand fardeau dans notre vie (ça s’appelle une euthanasie de convenance).

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Est-ce que ça veut dire que l’on peut tout faire subir aux animaux ? Non. La loi oblige les propriétaires à offrir la nourriture, un habitat et les soins nécessaires à leurs animaux. Elle leur interdit également de poser des gestes qui pourraient entraîner des douleurs aiguës ou une anxiété excessive.

MAIS (et ce n’est pas un mince détail), ces articles de loi anti-maltraitance ne s’appliquent pas aux animaux d’élevage ni à ceux utilisés dans les laboratoires de recherche.

C’est pour cela que plusieurs militent pour la reconnaissance de la personnalité juridique des animaux. Ils auraient ainsi des droits similaires à nous, les humains.

Menu avec ou sans viande

Depuis quelques années, plusieurs études indiquent que les animaux non humains sont bel et bien des êtres sentients : Ils ont la capacité de ressentir, percevoir. Ils sont conscients, tout comme nous.

Tous les mammifères, oiseaux et de nombreuses espèces marines seraient dotés d’une conscience (capacité de percevoir sa propre existence et celle du monde extérieur).

 

Les grands primates, dauphins, épaulards et éléphants sont capables de se reconnaître dans un miroir, ce qui témoigne d’une grande conscience de soi.


Les poissons ressentent la douleur.

 

Les cochons ont des personnalités distinctes et seraient capables de ressentir plusieurs émotions.

 

Les souris et rats peuvent avoir de l’empathie envers leurs pairs.

 

Ces connaissances, mais aussi la sensibilité grandissante des consommateurs qui refusent désormais de manger des animaux maltraités, incitent l’industrie à revoir certaines de ses pratiques. Bon. Disons-le, on part de loin…

À lire aussi : La vie pas toujours rose des cochons.

Pratiques des élevages INDUSTRIELS

Coupe de l’extrémité des becs de poussins, pour éviter qu’ils se blessent entre eux dans les poulaillers bondés.

Cages ridiculement petites, où les animaux entassés ne peuvent presque pas bouger.

Castration à froid des bébés porcelets (ça, messieurs, ça veut dire sans anesthésie…).

Transport par camions en pleine canicule ou vague de froid.

Veaux séparés de leur mère peu de temps après la naissance. Les petits sont ainsi empêchés de boire directement au pis.

Élimination systématique des poussins mâles (ils ne pondent pas d’oeufs, ils sont donc « inutiles »). Les poussins sont broyés vivants (ça aussi, c’est sans anesthésie).

Impossible de régler tout ça en claquant des doigts. D’autant plus que ces pratiques ne sont régies par aucune loi. On procède donc une étape à la fois. Chez les Producteurs de lait du Québec, par exemple, la gestion de la douleur sera désormais obligatoire lors de l’écornage (ablation complète ou partielle des cornes). L’amputation des queues, elle, absolument injustifiée aux dires même des producteurs, a été abolie.

Si un producteur ne respecte pas ces règles (et d’autres), son lait ne sera pas acheté par le regroupement. Évidemment, on peut encore arguer que les bêtes restent confinées et écornées. C’est un débat, dont nous ne viendrons pas à bout en deux pages. Mais on peut tout de même se poser la question : quel est notre pouvoir ?

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Et maintenant, on fait quoi ?

1. MANGER MOINS DE VIANDE

On a tout intérêt à réduire notre consommation de viande. La science a démontré que c’est mieux pour l’environnement, car l’industrie de l’élevage a une grosse empreinte écologique. C’est aussi mieux pour notre santé puisque trop de viande rouge augmenterait les risques de certains cancers.

2. MANGER DE LA MEILLEURE VIANDE

Des éleveurs consciencieux, ça existe ! Parmi eux, l’entreprise duBreton : un leader du porc bio en Amérique du Nord. Leurs cochons vivent dans de grandes aires communes couvertes de paille. Ils peuvent voir la lumière du jour. Les éleveurs, qui ont suivi des formations pour comprendre le comportement de ces bêtes, n’utilisent pas de bâton électrique pour diriger les troupeaux.

Les porcs ont également accès à différents jouets à gruger. Sans cette occupation, le seul élément « mâchouillable » serait les queues tire-bouchonnées de leurs comparses (dans les élevages industriels, on a choisi de régler le problème en coupant carrément la queue de tous les cochons). Résultat ? « Ils sont enjoués, actifs et peuvent exercer leur comportement naturel, comme fouiner dans la paille au sol », affirme Sébastien Angers, éleveur chez duBreton.

Ainsi, les animaux des fermes biologiques ont une vie courte, mais agréable. Courte, parce que peu importe la certification, les animaux d’élevage sont engraissés jusqu’à ce qu’ils atteignent le poids idéal, puis abattus alors qu’ils sont encore jeunes.

3. MANGER « PAS » DE VIANDE

C’est la solution que privilégie Carl Saucier-Bouffard, expert en éthique animale qui enseigne au Collège Dawson. « Oui, notre corps est capable de digérer de petites quantités de viande, mais ce n’est pas parce que ça se passe ainsi dans la nature que c’est moral. On peut survivre sans viande. Comment justifier de faire souffrir des millions d’animaux dotés d’intelligence et de personnalités distinctes, tout comme nos animaux de compagnie, juste parce qu’on trouve ça bon ? »

Selon lui, cet usage n’est pas naturel, mais culturel : « On nous dit depuis toujours que l’humain est un être spécial, créé à l’image de Dieu, et que les animaux existent pour nous servir. Mais cela fait 150 ans que Darwin a démontré que les humains sont aussi des animaux ! »

Texte : Philippe Marois

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