À l’imposteur ! [Édito]

13 octobre 2017 - Curium

J’ai une confession à vous faire. Assoyez-vous confortablement et retenez vos cris scandalisés.

Je ne suis pas une scientifique. Je suis incapable de réciter les éléments du tableau périodique par ordre alphabétique. Je n’ai pas de connaissances pointues en biologie. Au secondaire, j’étais un vrai danger public lors des expériences en laboratoire (pour ma défense, je ne savais pas que le peroxyde d’hydrogène avait des propriétés explosives !)

Je suis consciente que c’est un aveu surprenant, surtout venant de la rédactrice en chef d’un magazine de science. Un peu comme un coach sportif qui n’aurait jamais quitté son divan. Ou un super-héros sans pouvoir ni costume en latex moulant. Des imposteurs, en quelque sorte.

Mais au fil des ans, j’ai réalisé que la science n’était pas réservée aux spécialistes en sarrau. Au contraire. Elle est dans chaque détail de notre quotidien.

Pourquoi les oignons font-ils pleurer ? Quels sont les effets du cannabis sur le cerveau ? Le bonheur est-il génétique ?

La science est partout. Elle aura certainement un impact sur votre carrière, que vous choisissiez la santé, les communications, les arts, la construction, la mode ou le tourisme spatial.

Mais plus encore, quand elle est bien racontée, la science peut être franchement étonnante, audacieuse, impressionnante, hilarante… Pas besoin de vénérer les algorithmes et les protons pour aimer la science. Un peu de curiosité suffit.

La science est aussi plus inclusive que jamais. Grâce aux technologies et aux
réseaux sociaux, chacun peut participer aux recherches. Il est même possible de contribuer à la protection des raies manta en prenant des selfi es sous-marins !

Je milite pour une science qui émerveille et surprend, qui intrigue et passionne. Je crois en une science rassembleuse, qui unit au lieu de diviser.

Voilà mon défi . Prouver que la science peut captiver tout le monde.
Et surtout les imposteurs…

Julie Champagne, rédactrice en chef