Je m’ennuie de mon enfance
Lors des fêtes de famille, je reste plus souvent avec les adultes. Je suis l’aîné : mes trois frères et soeurs, ainsi que mes cousins et cousines, sont plus jeunes. Je m’ennuie de l’époque où je jouais avec la gang des enfants. Et quand je participe, ce n’est plus comme avant.
Je me laisse moins aller à imaginer plein d’histoires.
C’est en regardant des vidéos sur TikTok que j’ai réalisé que je suis parfois nostalgique. Une personne montrait des photos d’elle en se rappelant des bons souvenirs, du genre «On avait passé toute la fin de semaine à regarder des films en pyjama!».
La nostalgie est un sentiment difficile à décrire. Je la sens dans mon ventre. C’est comme de l’ennui mélangé à de la tristesse. On se dit qu’on aimerait revenir à quand on était plus jeune. À une époque où on s’amusait, où on se posait moins de questions.
Je la ressens quand je vois mon plus petit frère qui s’amuse, tout content. Ça me fait réaliser que j’ai changé.
En même temps, c’est le fun de continuer à jouer avec lui, de temps en temps. D’ailleurs, c’est moi qui m’occupe des coups des lutins de Noël. J’aime ça!
Je trouve ça bizarre parce que quand j’étais plus jeune, je voulais tellement être vieux! Et maintenant que je le suis, je trouve ça moins cool. L’école est plus difficile, je dois garder mes frères et mes soeurs, et surtout, je me pose plein de questions sur l’avenir. Je ne sais même pas en quoi m’inscrire au cégep!
Pourquoi ressent-on ce sentiment de nostalgie? On dirait qu’on ne se rappelle que des bons souvenirs. Si je me mets à penser aux chicanes entre amis, par exemple, je suis moins nostalgique.
C’est étrange.
Mathis, 16 ans, (nom fictif)
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La réflexion de Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue :
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la nostalgie est positive. On se remémore des moments de bonheur. Qu’il s’agisse de notre enfance ou d’autres périodes importantes de notre vie, la réactivation de ces souvenirs nous fait penser à des relations, des lieux ou des événements significatifs.
On ressent une certaine tristesse, oui, mais aussi du réconfort. On pense à ce qu’on a aimé, comme une personne, une activité ou une dynamique familiale. Ces souvenirs heureux nous apaisent.
La nostalgie est différente de la mélancolie, qui nous emprisonne dans ce qui n’est plus. Comme si un fantôme nous hantait et qu’il continuait de nous affecter émotionnellement.
Avec la nostalgie, les retours en arrière sont ponctuels. On peut même s’en servir pour identifier des besoins non satisfaits et amorcer des changements pour y répondre. L’idée n’est pas de reproduire le passé, qui n’est pas parfait non plus! Il s’agit plutôt de s’inspirer de ce qui nous rendait heureux·euse pour améliorer notre situation actuelle.
Mathis parle de son plaisir de jouer quand il était plus jeune. On l’oublie parfois, mais en grandissant, on continue de jouer, encore et encore! C’est simplement différent. Les petites voitures et les figurines font place à d’autres sortes de jeux, que l’on découvre peu à peu. C’est si important de se permettre de continuer à s’amuser. Ne perdons pas de vue ce plaisir!
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