Ma vie est complètement cirque !
Le cirque, c’est ma vie ! Chaque jour, je m’entraîne pendant quatre heures. Je fais de l’acrobatie, de la musculation, de la jonglerie, de l’équilibre, de la danse et plein d’autres disciplines en lien avec les arts du cirque, comme le jeu d’acteur. En plus de l’école !
Avec 22 élèves de partout dans le monde, je fais mon secondaire à l’École nationale de cirque de Montréal. Nous sommes cinq en secondaire 4.
Au début de la pandémie, mes parents ont acheté une maison dans Lanaudière. Ma famille quittait Montréal, mais moi, je ne voulais pas arrêter le cirque !
Étrangement, ça n’a pas été très difficile. On est dix ados en résidence. C’est comme une petite famille ! En plus, c’était génial parce que même au pire du confinement, je voyais toujours mes ami·e·s : on habitait ensemble !
Tous les jours, on va à l’école, on s’entraîne et on mange ensemble. Il y a un concierge pour le ménage, mais c’est nous qui faisons notre lavage.
C’est drôle, parce que tout le monde me demande si je m’ennuie de ma famille, alors que non, pas vraiment ! Je les vois une fin de semaine sur deux et on s’écrit beaucoup de textos. Et pour être bien franche, ça ne me dérange PAS DU TOUT d’habiter loin de mon frère !
Je pense déjà à l’audition que je devrai faire pour continuer en cirque au cégep. Si je me fie à celle pour le secondaire, ça s’annonce intense : trois journées complètes !
Il y avait des examens scolaires, d’acrobatie, de flexibilité, en plus d’une entrevue, des épreuves de danse et de jeu d’acteur (ma bête noire !), de musculation et même des tests physiologiques.
Il me reste à choisir une spécialité. Jusqu’à dernièrement, ma passion, c’était le duo-trapèze. J’en faisais trois heures par semaine avec ma partenaire, mais elle a quitté l’école. J’ai donc commencé les anneaux chinois. C’est vraiment bien !
Béatrice (nom fictif), 15 ans
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La réflexion d’Isabelle Chassé, cofondatrice artistique du cirque Les 7 doigts de la main :
Le cirque, c’est une forme d’art vivant qui ne cesse de se renouveler. On peut s’y épanouir grandement, autant professionnellement que personnellement.
Les élèves qui continuent dans cette voie visiteront certainement de nombreux pays et côtoieront plusieurs cultures différentes. Ils tisseront assurément des amitiés très fortes qui, souvent, dureront de nombreuses années.
L’entraînement est bien sûr très rigoureux, mais c’est tellement exaltant de maîtriser une nouvelle figure, un nouveau trick ! Il arrive toutefois qu’on doive prendre une pause à cause d’une blessure. Ces circonstances peuvent être difficiles sur le moral.
Heureusement, la communauté est tissée serrée et offre un bon soutien dans les moments plus difficiles. On dit souvent que le cirque est comme une famille… et c’est vrai !
Le cirque est aussi une véritable vocation. Impossible de devenir artiste de cirque professionnel·le si on aime ça juste à moitié ! Les journées de travail sont longues, surtout quand on est encore à l’école.
Ensuite, dans le milieu professionnel, c’est souvent le soir et les fins de semaine qu’on travaille le plus. Il faut être prêt·e à manquer des réunions familiales… et quelques réveillons ! Mais on finit toujours par se recréer nos propres fêtes en tournée !
Enfin, il faut une bonne dose d’autonomie pour évoluer dans ce milieu. À l’école, les entraîneurs et les entraîneuses aident à garder le rythme. Mais ensuite, une artiste comme Béatrice continuera de se développer par elle-même. Elle sera bien sûr influencée et inspirée par ses différents projets et par les gens qui l’entoureront.
Choisir ce qui est bon pour soi est très important. Avec le temps, on apprend à se connaître. On apprend aussi à prendre soin de son corps et de son esprit. C’est primordial, puisque ce sont les deux principaux outils de travail de l’artiste de cirque !
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