La montée des idiots au pouvoir

22 octobre 2019 - Curium

Par Mathieu Charlebois

Tous ceux qui espéraient que Donald Trump ne soit qu’une anomalie doivent se rendre à l’évidence : son style a fait des petits. Parmi eux, Jair Bolsonaro, président du Brésil.

Bolsonaro est raciste, homophobe, autoritaire, déjà c’est un pas pire combo. La déforestation de l’Amazonie ? Il y a rien là. Il contredit les scientifiques de son propre gouvernement et n’hésite pas, non plus, à insulter publiquement le physique de l’épouse du président français.

Bref, un dangereux de plus au pouvoir.

Est-ce que je m’inquiète de la montée des idiots un peu partout dans le monde ? Évidemment, mais ce qui m’inquiète encore plus c’est la tendance qui leur permet de fonctionner : la fin de la honte.

Pendant longtemps, la honte a été un engrenage important en démocratie. Un politicien posait un geste vraiment nono, le journal en parlait, le public lançait un gros « Ben voyons donc ! », le politicien avait honte et il reculait. Ou il essayait au moins de ne plus se faire prendre.

Dire un mensonge, enfreindre la loi, insulter quelqu’un : autant de choses qui auraient démoli un politicien dans le passé. Aujourd’hui ? On retweet un mensonge, on affirme que c’est la loi le problème ou on insulte encore plus de monde et la vie continue. Il n’y a plus de honte. Les autres ont toujours tort, ils ont toujours raison.

Le système ne sait pas encore quoi faire avec ce genre d’individu. Et le citoyen ? Vous et moi, on ne peut pas les empêcher de se faire élire. Tout ce qu’on peut faire, c’est refuser de fonctionner comme eux.

Dans un monde qui devient de moins en moins honnête et de plus en plus tranchant, il faut ramener l’humilité dans nos vies. Il faut douter. Il faut accepter que des fois, on a tort. Que les faussetés ne deviennent pas vraies juste parce qu’elles fittent dans notre vision du monde.

Ça ne sauvera pas soudainement la forêt amazonienne, mais ça va quand même aider tout le monde à mieux respirer.