Je suis TSA
Comme vous le savez, il y a encore beaucoup de tabous et de clichés autour des autistes. Il y a encore plein de gens dans le monde qui ne savent pas trop c’est quoi. C’est pour ça qu’on commence à montrer l’autisme sous toutes ses formes, comme avec la série populaire Atypical ou même au théâtre, avec la pièce Le bizarre incident du chien pendant la nuit adapté du roman de Mark Haddon. Ceci fait que les autistes sont mieux compris.
Je ne sais pas si vous avez entendu parler du documentaire Apprenti autiste, avec Louis T qui a lui-même le syndrome d’Asperger. Il a été diagnostiqué plus tard quand il était adulte. Ce documentaire raconte très bien ce qu’est l’autisme sous toutes ses formes, quelle pourrait être la cause de l’autisme ou quelles personnalités célèbres on soupçonne un syndrome d’Asperger : le fondateur de Windows, Bill Gates et Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook.
Être autiste, ce n’est pas une maladie, c’est seulement une manière de penser et d’avoir des idées différentes.
Moi, je suis un autiste de haut niveau. Ça veut dire que je fonctionne bien dans la vie de tous les jours mais ce n’est pas tous les autistes qui sont comme moi. Il y en a qui sont très atteints et qui sont non verbaux ou qui font beaucoup de mouvements et ne parlent presque pas. Heureusement, il paraît qu’il y a 80 % des autistes qui sont de haut niveau. Avec de l’aide, on fonctionne très bien.
Cette année, je finis mon 5e secondaire. Je ne suis pas intéressé par les jeunes neurotypiques de mon âge, car ils ne parlent pas de sujets que j’apprécie. Et aussi ils parlent rarement de ce qu’ils veulent faire plus tard au cégep.
Prochainement, je vais aller étudier en documentation au collège Maisonneuve. Je vais trouver ça difficile au début (rythme intense, plein de monde que je ne connais pas), mais je vais étudier dans quelque chose que j’aime vraiment. Plus tard, je vais pouvoir devenir archiviste. C’est mon rêve d’aller travailler aux archives de Radio-Canada.
Je suis différent des autres car j’ai des goûts spécifiques sur l’actualité, sur la culture, etc. Aussi, j’ai une très bonne mémoire, je peux me rappeler des évènements comme les voyages que j’ai faits l’été, des dates de naissance, les informations que je lis ou que je vois aux nouvelles. Je trouve ça drôle que certains neurotypiques n’aient pas une bonne mémoire !
Ça ne me rend pas triste d’être autiste, car on s’accepte comme on est, avec nos forces et nos faiblesses. Je suis différent, mais tout le monde est différent. Un vrai neurotypique, je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. Depuis l’été passé, je travaille comme bénévole à la Fondation de l’autisme. Je fais de la recherche sur l’autisme et j’écris des chroniques sur des sujets qui m’intéressent, comme les séries sur les autistes ou des sorties culturelles. Vous pouvez me lire sur le site de la fondation : www.fondationautisme.com/nouvelles.
Le témoignage d’Arnaud est très fidèle aux adolescents que je rencontre tous les jours dans ma clinique. Le traitement de l’information pour eux se fait différemment.
Arnaud nomme aussi sa difficulté dans les conversations avec ses pairs. Heureusement, il y a aujourd’hui toutes sortes d’outils. On fait parfois du coaching de conversation. Mais certains, comme Arnaud, trouvent ça tout simplement inintéressant.
Il y a de grandes forces qui viennent avec le syndrome d’Asperger. Souvent, une mémoire phénoménale ou une très grande capacité à résoudre des problèmes que des neurotypiques ne parviennent pas à résoudre. Aussi, la capacité de ne pas se laisser envahir par les émotions durant une tâche.
Ils vont aussi se donner à fond. Ce ne sont pas des gens qui vont placoter au lieu de faire un travail d’équipe ! Ils vont faire ce qu’ils ont à faire, arriver à l’heure, respecter les règles. Sans parler du fait qu’ils sont foncièrement honnêtes, francs et authentiques. Il faut d’ailleurs leur apprendre à reconnaître la malhonnêteté !
Disons que plus tard, ils font d’EXCELLENTS employés très appréciés des entreprises.
Dominic Daunais, consultant TSA.
👍 🙂