Même pas peur !
Adieu la phobie des araignées, des hauteurs ou des vampires assoiffés de sang ! Grâce aux avancées de la science, comprendre (et vaincre) ses peurs n’a jamais été aussi accessible.
Jusqu’à mes dix ans, mon père m’a fait croire qu’un squelette vivait dans le sous-sol de mes grands-parents. Ma mère, pas beaucoup mieux, me racontait qu’un loup-garou se terrait sous la trappe d’eau, au fond de notre cave. J’aidais même mes parents à choisir le repas qui serait servi à ces créatures monstrueuses, question que ce ne soit pas moi qui finisse en collation !
Quinze ans plus tard, je suis toujours hanté par le souvenir de ces assiettes qui nous revenaient vides des profondeurs… (Mais sinon, je vous assure, j’ai eu une enfance formidable !).
Peur ou phobie ?
Vous êtes effrayé par une tarentule qui se balade sur votre bras ? C’est normal. Si toutefois vous devez éteindre la télévision chaque fois qu’une araignée apparaît à l’écran, vous souffrez probablement d’une phobie.
« La phobie se définit par une peur excessive, déraisonnée et trop intense envers quelque chose de précis », explique Stéphane Bouchard, psychologue et chercheur.
Accélération cardiaque, transpiration, malaise, angoisse… La phobie se traduit par des réactions physiques plus ou moins agréables. Quand la peur nuit au fonctionnement, qu’elle a des répercussions sur la vie quotidienne (par exemple, ne plus jamais descendre au sous-sol), on entre dans le spectre de la phobie.
Les origines du mal
Clowns, foules, serpents, ascenseurs… Tout ou presque peut devenir objet de phobie. Mais comment apparaissent-elles ?
Les psychologues identifient trois sources possibles :
- Expérience traumatisante
La phobie apparaît à la suite d’un événement précis. Votre ami s’est fait mordre par un pitbull ? Il pourrait développer une phobie des chiens. Idem si votre grande soeur vous lançait des araignées dans les cheveux… ou si vos parents adoraient vous terroriser avec leurs histoires de squelettes carnivores ! - Par transmission
La phobie vient d’une information vue ou entendue. Par exemple, votre père, qui a peur des chats, vous obligeait à rentrer à la maison dès qu’un chat se trouvait dans la rue. Vous avez donc appris à craindre cet animal. Même chose si vous avez la phobie des avions, alors que vous n’avez probablement jamais vécu un écrasement. - La phobie apparaît sans qu’on comprenne réellement pourquoi.
DÉBARRASSEZ-VOUS DE VOTRE PHOBIE EN TROIS ÉTAPES FACILES !
- L’analyse
Identifiez concrètement ce qui vous effraie chez votre ennemi : « Il n’y a pas un phobique qui a peur des chiens, des endroits clos ou des oiseaux pour la même raison », dit le chercheur. Qu’est-ce qui vous intimide chez le chien, par exemple ? Sa taille ? Ses grognements ? Vous avez peur de vous faire mordre ? - L’apprivoisement
Relativisez la menace en évaluant objectivement son véritable niveau de dangerosité. Une araignée, est-ce vraiment si redoutable ? Un thérapeute en qui vous avez confiance peut vous permettre d’ajouter un peu de logique dans vos perceptions irrationnelles. - La confrontation
C’est le combat final ! Vous devez affronter vos peurs pour ainsi mettre fin à l’évitement. Devrez-vous plonger la main dans une ruche d’abeilles ou passer la nuit dans une maison abandonnée, seul, avec une couverture et un paquet d’allumettes ? Non. Il faut y aller progressivement. Vous avez peur des serpents ? Établissez une hiérarchie de situations provoquant de l’anxiété : penser à un serpent, le voir, le toucher, le prendre dans vos mains… Affrontez votre phobie en allant de la situation la plus facile à la plus difficile. En vous exposant de façon graduelle, répétée et prolongée, l’anxiété diminue, puis disparaît. Et le taux de succès est encourageant : huit personnes sur dix se débarrassent de leur peur. Encore mieux, vos chances de réussite ne sont pas liées à la sévérité du problème. Tous les espoirs sont permis !
Texte : Etienne Masse
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