Curium rencontre Andréanne Dubois
Lors du Salon du livre de Québec, j’ai eu le privilège de m’entretenir avec Andréanne Dubois, auteure du roman jeunesse Brisée.
Qu’est-ce qui vous a poussée à écrire un livre avec un sujet comme celui abordé dans Brisée?
AD : En fait, des histoires d’agressions sexuelles, j’en ai entendu beaucoup au cours de ma carrière d’enseignante. Je trouve que ce sujet n’est pas assez abordé. On doit dénoncer, parler de la victime. Parce qu’on n’est pas au courant de ce qui se passe par la suite, du cauchemar qu’elle vit et des impacts qui surviennent.
Êtes-vous parfois témoin de jugements, de commentaires ou d’attitudes désagréables en lien avec ça?
AD : Oui. Récemment en classe, j’ai lu un témoignage trouvé sur le site Internet de la revue Urbania. Un garçon rapportait les confidences d’une fille qui se sentait coupable de s’être fait agresser. Certains de mes élèves disaient qu’elle avait en quelque sorte « cherché le trouble » puisqu’elle était allée rencontrer le gars toute seule. «Et si elle avait la jupe courte, le maquillage, la tenue sexy? Arrangée de cette manière, c’est sûr qu’elle attendait quelque chose.»
Quel était le message que vous souhaitiez transmettre à travers ce roman?
AD : En fait, je veux dénoncer ce qui se passe, je veux montrer que la sensibilisation n’est pas proportionnelle à la gravité du problème. Les victimes doivent arrêter de se sentir coupables de ce qui leur arrive parce que ce n’est pas leur faute. Déjà qu’elles vivent avec les séquelles de ce crime, qu’elles soient physiques ou psychologiques, elles n’ont pas à avoir ça sur la conscience en plus!
Prévoyez-vous écrire quelque chose de plus léger bientôt ou vous voulez rester dans la même direction pour vos prochains romans?
AD : Pour l’instant, je suis accrochée aux problèmes vécus par les adolescents. Et c’est surtout parce que je suis dans leur environnement que je suis très attirée par ce qu’ils vivent.
Qu’est-ce que l’écriture vous apporte?
AD : La libération! Lorsque je me plonge dans l’écriture, j’oublie mes problèmes et tout ce qui se passe autour.
Pour l’instant, vous êtes enseignante, mais avez-vous l’intention d’écrire un jour à plein temps?
AD : Oui, j’adorerais. Je ne dis pas que j’arrêterais complètement d’enseigner parce que ça m’allume et j’adore ce travail, mais j’aimerais consacrer beaucoup plus de temps à mon écriture.
N’hésitez pas à aller faire un tour sur sa page Facebook :
https://fr-ca.facebook.com/AndreanneDuboisauteure/
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