L’aquamation, une solution propre pour nos défunts
Par Jacob Marquis et Mathieu Bossé
En collaboration avec l’école secondaire Soulanges, Curium est fier de partager avec vous, une fois par mois, des textes du projet Environnement : un monde de solutions.
Au Québec, nous utilisons de l’énergie renouvelable à 98% pour la production de notre électricité. Comme plusieurs endroits dans le monde (Suisse, Royaume-Unis, Finlande, etc.), nous voulons réduire notre empreinte carbone à 0% d’ici 2050. Malgré notre façon de produire notre électricité, des problèmes demeurent, comme celui des transports qui consomment des produits dérivés du pétrole ainsi que le problème que nous aborderons dans ce texte.
Défaut de la crémation
En effet, au Québec, le pourcentage de gens se faisant incinérer était de 70% en 2016. L’incinération ou crémation produit environ 70kg de dioxyde de carbone. Quand le corps de la personne est brulé, du CO2 se disperse dans l’air puisque le corps humain est composé d’environ 18% de carbone. L’autre partie provient de la combustion du gaz naturel. Même si une petite partie de ce gaz est renouvelable puisqu’il provient du compostage, la majeure partie provient de la fracture hydraulique. Celle-ci consiste à faire pénétrer un liquide sous très haute pression afin de libérer le gaz naturel. Cela peut entraîner des problèmes tels que la pollution de l’eau potable causée par le déversement des eaux usées utilisées lors du procédé dans les cours d’eau.
De plus, ce procédé est énergivore. Nous nous devons de réduire la consommation d’énergie. Par exemple, aux États-Unis, l’énergie électrique est produite à 62,1 % à l’aide de combustibles fossiles. Ces combustibles libèrent des gaz à effet de serre lorsqu’ils sont brulés, ce qui augmente l’empreinte carbone du procédé.
La crémation est le procédé majoritairement utilisé ici au Québec, mais aussi ailleurs dans le monde. Au Québec, on veut réduire notre empreinte carbone à 0% d’ici 2050 donc un des problèmes qui restent à régler est la crémation.
Une nouvelle alternative
Pour résoudre ce problème, une nouvelle solution est déjà utilisée dans les crématoriums, ici au Québec. Elle se nomme l’aquamation. C’est une solution écoresponsable qui utilise le processus d’hydrolyse alcaline. Cela consiste à submerger le corps dans une solution faite d’eau et d’hydroxyde de potassium. Au début, l’eau est chauffée à environ 80 degrés Celsius. Ensuite, la température de l’eau monte à environ 180 degrés Celsius. La majorité de cette chaleur est générée par la réaction exothermique qui est produite lors de l’ajout de l’hydroxyde de potassium dans l’eau où est submergé le corps du défunt. La réaction exothermique provient du fait que, quand l’hydroxyde de potassium est ajouté, il y a ionisation (charges électriques) des particules. Ces charges électriques provoquent un mouvement des atomes qui créent un dégagement de chaleur.
Le procédé est d’une durée de deux à trois heures. Il ne produit que 1kg de CO2 qui est emprisonné dans l’eau. Il consomme aussi beaucoup moins d’électricité que la crémation. Il consomme uniquement 9 kWh comparativement à 29 kWh pour une incinération. De plus, cette méthode ne consomme pas d’énergie fossile durant le procédé et elle coûte beaucoup moins cher. L’aquamation est plus écologique pour ces raisons, mais il ne faut pas oublier le fait que les familles doivent pouvoir accéder aux dépouilles. C’est pourquoi ce procédé permet aux proches de choisir la façon de disposer des corps des défunts après leur mort, c’est-à-dire de la poussière d’os, car c’est le seul élément présent à la suite de l’utilisation de ce procédé. C’est semblable aux cendres d’une crémation par les flammes. En résumé, ce procédé permet de réduire les GES (gaz à effet de serre) émis lors de la procédure ainsi que la consommation électrique, ce qui n’est que bénéfique pour l’environnement.
Le futur
Prioriser cette technique pourrait donc permettre aux personnes que nous pleurons de faire un dernier geste pour les générations qui leur succéderont en leur permettant de vivre dans environnement plus sain.
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