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La pisciculture

21 février 2023 - Félix Tremblay| Cedrik Proulx| Alexandre Bélanger (2022)

En collaboration avec l’école secondaire Soulanges, Curium est fier de partager avec vous, une fois par mois, des textes du projet Environnement : un monde de solutions.

La pisciculture

Pisciculture en mer
Pisciculture en mer. Crédit : Wikimedia Commons

La pisciculture, c’est l’élevage de poissons en eau salée, saumâtre ou douce ayant pour but d’approvisionner la population humaine. Il existe deux types de pisciculture, la production en étang et la production intensive en cage. Dans la production en étang (en bassin terrestre), les poissons se nourrissent majoritairement de nourriture biologique fournie par le milieu tandis que dans la production intensive, les poissons sont nourris seulement avec les vivres que les producteurs leur fournissent. La population humaine grandit et l’approvisionnement en poissons en milieu naturel n’est pas assez élevé, ce qui amène à devoir produire une plus grande quantité de nourriture en milieu artificiel.

Sa création

L’un des premiers traités de pisciculture a été écrit par Fan Li, en 473 avant Jésus-Christ, en Chine. Créée au départ pour l’élevage de la carpe, symbole de chance et de fortune, par les Chinois, cette méthode a été reprise par les Romains environ 1000 ans plus tard pour la production en eau douce. Aujourd’hui, la pisciculture ne sert pas seulement à l’élevage de la carpe, mais bien à l’élevage de plus de 350 espèces différentes de poissons. L’Asie est, de nos jours, le plus grand producteur piscicole en produisant plus de 90% des poissons d’élevage consommés par l’être humain. En 2018, la production mondiale totale d’espèces aquatiques était d’environ 179 millions de tonnes, 96,4 millions de tonnes pour la pêche et 82,1 millions de tonnes pour l’aquaculture. Selon des approximations, la demande en poissons pourrait atteindre 180 millions de tonnes d’ici 2030.

Au Québec, les principales espèces de poissons élevées sont l’omble de fontaine (truite mouchetée), la truite arc-en-ciel et l’omble chevalier. Elles font partie de la famille des salmonidés. Plus de 145 entreprises québécoises sont spécialisées en aquaculture en eau douce. En 1976, la production piscicole du Québec était de 45 tonnes par an et seulement 2 ans après, elle était déjà à 170 tonnes. De 2007 à 20011, les producteurs piscicoles ont produit environ 1300 tonnes de poissons chaque année.

Problèmes

Un gros problème que la pisciculture a pour l’environnement est que, dans le cas d’une production en cages ou en filets, il n’y a aucune barrière entre les poissons d’élevage et leur environnement. C’est-à-dire que de grandes quantités de nourriture non-ingérée, d’excréments et de produits chimiques sont rejetées chaque jour dans l’environnement ce qui crée des conditions nuisibles pour d’autres espèces locales. Également dans le contexte d’une production en mer (à l’aide de filets et de cages), les exploitations sont souvent situées près d’écosystèmes comme des estuaires ou près de récifs côtiers sensibles aux changements de leur environnement. Certains écosystèmes sont souvent très endommagés ou même tout simplement détruits à cause des fermes piscicoles qui viennent s’y installer. Plusieurs causes sont à l’origine de ces changements et nous allons en aborder deux.

La première cause est la production élevée de déchets comme l’azote, le phosphate et le soufre, qui sont sous forme solides, provenant des excréments produits par une forte concentration de poissons à un même endroit. Les excréments se décomposent à la surface et en profondeur et libèrent des rejets nocifs. Ces déchets augmentent la concentration de façon relativement rapide de plusieurs sortes d’algues pouvant être nuisibles pour l’espèce. Ces algues peuvent faire baisser la quantité d’oxygène dans l’eau et baisser la pénétration de la lumière, ce qui peut affecter les poissons dans les cages, mais aussi les espèces qui circulent librement autour dans le cas d’un élevage intensif.

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La deuxième cause, dont nous avons déjà parlé plus haut, est l’utilisation de produits chimiques dans la production piscicole, comme des pesticides ou des antibiotiques. Ils sont utilisés au départ pour lutter contre les maladies et contre les organismes parasites. Le problème relié à l’utilisation de produits de ce genre est que certains organismes comme des bactéries qui peuvent causer la mort des poissons ainsi que des produits utilisés peuvent se répandre autour des bassins ouverts (en mer par exemple). L’utilisation intensive de ce type de produits fait en sorte que les bactéries ou les maladies s’adaptent plus rapidement aux remèdes qu’on utilise pour les contrer.

Ces différents problèmes nous amènent à présenter des pistes de solutions.

Pisciculture en bassins terrestres (étang)
Pisciculture en bassins terrestres (étang). Crédit : Wikimedia Commons

Solutions

Pour limiter les dommages et les contacts avec l’environnement, les fermes piscicoles ne devraient plus utiliser de filets ou de cages et devraient plutôt utiliser des bassins fermés comme dans le cas de la pisciculture terrestre. Des bassins fermés réduiraient grandement les contacts avec l’environnement local et éviteraient les risques de contamination des zones avoisinantes. Évidemment, placer les fermes piscicoles dans des environnements moins sensibles serait une idée intéressante pour affecter le moins possible les écosystèmes.

Une solution efficace face à ce problème des déchets rejetés par les poissons serait d’aménager des installations durables munies de différents moyens de filtration. Des entreprises québécoises ont déjà commencé à moderniser leurs méthodes d’élevage en utilisant des filtres à membrane (filtres à tambour), des séparateurs circulaires (swirl) et des sédimenteurs. En gros, les filtres à membrane servent à filtrer l’eau et à nettoyer celle-ci des matières en suspension comme les fèces ou autres matières solides dans les bassins. Les séparateurs circulaires ont une utilité semblable à celle des filtres à membrane, c’est-à-dire de filtrer l’eau le mieux possible des matières solides. Pour ce qui est des sédimenteurs, comme les algues ou les mollusques, ceux-ci serviraient à extraire les nutriments dissouts et les excédents solides. Au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique, certaines compagnies ont fait des études et utilisent maintenant des algues comme le varech et certaines sortes de moules pour aider à la filtration des eaux des bassins piscicoles.

Certaines entreprises québécoises ont aussi aménagé des bassins nommés « Cornell » qui se nettoient tout seuls à l’aide de drains de surface et de fond. Ces drains permettent d’extraire 70% du phosphore qui se retrouve sous forme solide. Les entreprises qui recueillent les déchets solides pourraient les utiliser à d’autres fins. Par exemple, le phosphore est utile à la croissance des plantes, à un bon enracinement et à une bonne résistance à la sécheresse pour certaines plantes. Les compagnies pourraient donc se servir des surplus comme engrais ou s’en servir dans d’autres domaines du genre.

Un moyen de diminuer les impacts négatifs sur l’environnement est de diminuer la quantité de poissons par volume afin de réduire au minimum le risque de développement de pollution organique. Comme décrit plus haut, une forte concentration de poissons dans un même bassin fait en sorte qu’il y a une grande quantité de déchets dans celui-ci. Donc en limitant le nombre d’individus par bassin, la concentration de déchets serait moins forte à un endroit précis.

De plus, utiliser le moins de produits chimiques possible (tels que des pesticides, des antibiotiques, etc.) serait conseillé pour protéger le plus possible les poissons des fermes d’élevage, pour protéger les espèces qui vivent autour des cages et pour éviter l’apparition de bactéries plus résistantes pouvant affecter la production et causer la mort des individus. L’utilisation moins intensive et l’utilisation de produits chimiques moins dommageables pourraient aussi éviter l’adaptation rapide des différentes bactéries pathogènes.

Références

Agriculture, pêcherie et alimentation

Futura-science

Wikipédia

Alexandre Bélanger
Félix Tremblay
Cédrik Proulx

 

 

 

 

 

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Une réponse à “La pisciculture”

  1. pancrace dit:

    J’aime bien la pisciculture dans toute ses formes