Jeune chercheuse étoile: Un virus contre les bactéries
Alexia Royer
Étudiante au doctorat en microbiologie
Université de Sherbrooke & Université Paris-Saclay
Curieuse de nature
Alexia veut être chercheuse depuis son enfance. Inspirée par les documentaires scientifiques, elle s’imaginait elle aussi faire de grandes découvertes : «Je voulais apporter ma pierre à l’édifice de la science.»
L’étudiante terminera bientôt son doctorat en microbiologie avec la fierté d’avoir cru en ses rêves.
C. difficile, c’est difficile!
Alexia étudie la bactérie Clostridioides difficile. Ce pathogène entraîne des diarrhées sévères pouvant causer de graves complications chez les personnes vulnérables. Actuellement, on traite l’infection avec des antibiotiques.
Mais il y a un hic : ces médicaments s’attaquent à toutes les bactéries de la flore intestinale, même les bonnes. En déséquilibrant le microbiote, les antibiotiques créent des conditions propices à la prolifération de C. difficile. «C’est comme un serpent qui se mord la queue, illustre Alexia. Dans 25 % des cas, l’infection revient après le traitement. Après une première rechute, le risque de récidive ne fait qu’augmenter.»
Phages à la rescousse
La chercheuse s’intéresse à une autre solution : les phages. Ces virus s’attaquent uniquement à des bactéries spécifiques. Les phages qui infectent C. difficile sont donc capables de l’éliminer sans nuire au microbiote.
Avec son équipe, Alexia a identifié l’endroit où se fixe le phage à la surface de C. difficile pour l’infecter. Il s’agit d’une protéine. Sa découverte permettra d’améliorer l’efficacité de la phagothérapie, un traitement à base de phages
Une armée sur mesure
La phagothérapie est prometteuse, mais pas encore disponible dans les hôpitaux. Il reste encore des étapes à franchir. «Il existe plusieurs souches de C. difficile, explique Alexia. L’objectif est de modifier génétiquement les phages pour qu’ils ciblent les différentes souches.»
Pour y arriver, la chercheuse développe son expertise en biologie moléculaire et en biochimie. «C’est ce que j’aime de mon projet : il m’offre l’occasion de découvrir d’autres domaines que je connaissais moins!»
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