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Le bioplastique à base d’avocats

3 mars 2025 - Eva Proulx et Emma Gamelin iconfb iconth iconbs iconred

En collaboration avec l’École secondaire Soulanges,
Curium présente les textes rédigés par les jeunes du projet
«Environnement : un monde de solutions».
Ces contenus ne sont pas produits par l’équipe Curium.


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Le plastique est présent sous de nombreuses formes telles que les thermoplastiques (malléables à la chaleur), les thermodurcissables (deviennent rigides lorsque exposés à la chaleur pour un temps prolongé), et des sous-catégories telles que les élastomères (autrement appelés le caoutchouc synthétique), etc. Comme nous le savons tous, le plastique est une matière très néfaste pour la nature. Pensons, entre autres, au polyéthylène, le plastique le plus utilisé. On s’en sert malheureusement pour la fabrication de nombreux objets : bouteilles d’eau, pailles, emballages, sacs d’épicerie… «Malheureusement», parce que le polyéthylène met des années, voire même des décennies à se décomposer lorsque laissé dans la nature. Ces produits ne sont pas biodégradables et polluent constamment les milieux naturels. Depuis les années 1950, la production mondiale de plastique est passée de 1,5 million de tonnes métriques à 368 millions, tout cela en recyclant moins de 10% des déchets plastiques depuis les débuts de la production de masse.

Les Îles de plastique

Le problème a empiré à un tel point que des îles de plastique se sont formées sur la surface de l’eau. L’une d’elles, située entre la Californie et Hawaii, s’étend sur une superficie de 1,6 millions de kilomètres carrés, l’équivalent du triple de la taille de la France. Peu de gens en connaissent l’existence. On l’appelle le septième continent. Cette île de plastique est la plus massive, mais il y en a quatre autres îles qui flottent ailleurs : une proche de Kuroshìo au Japon et les trois autres dans la zone de convergence subtropicale du Pacifique nord.

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La Fabrication du plastique et la santé

Dans les usines qui fabriquent le plastique, les travailleurs eux-mêmes ne sont pas à l’abris des dangers des matières chimiques présentes. Les matières chimiques comme le benzène et le styrène (utilisés comme solvants) et les HAPs (hydrocarbures aromatiques polycycliques, qui sont des constituants naturels du charbon et du pétrole, utilisés comme solutés) causent de nombreux problèmes de santé. Un contact continu avec la peau ou l’inhalation récurrente peuvent causer de sérieux problèmes tels que le cancer, la neurotoxicité, la reprotoxicité (affecte négativement la fertilité et/ou la fécondité), l’insuffisance pondérale à la naissance des enfants des travailleuses et l’irritation des yeux et de la peau.

De matière organique à plastique

Maintenant que nous avons identifié le problème, parlons de notre solution proposée. Heureusement, il est possible à l’aide de noyaux d’avocats de produire du plastique biodégradable ayant une durée de vie de six mois à cinq ans, selon la fréquence et le mode d’utilisation. Ce bioplastique peut servir à fabriquer des pailles, des ustensiles, des couvercles pour les verres à café, des assiettes, des emballages, etc. Si on le laisse dans la nature, il ne prendra qu’un an à se dégrader, contrairement aux autres plastiques plus couramment produits qui, eux, peuvent polluer la nature pendant 450 ans et même plus selon le type de plastique.

Un développement plus durable

Un autre avantage important du plastique à base de noyaux d’avocats est sa méthode de production. Contrairement aux bioplastiques faits avec du blé, du maïs ou des pommes de terre, la partie de l’avocat qu’on utilise n’est pas propre à la consommation, ce qui signifie qu’il y a moins de gaspillage de nourriture et plus de personnes nourries.

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«Plus de 60 % des bioplastiques commercialisés dans le monde sont fabriqués à partir de maïs ou de pomme de terre, si bien qu’au niveau du développement durable cela présente peu d’avantages, même si c’est vrai qu’ils sont moins polluants.» – Scott Munguía

Les compagnies qui font de la nourriture avec des avocats paient pour qu’on les débarrasse de leurs noyaux, puisque les entreposer ou les brûler ne fait que contribuer à l’ajout de gaz à effet de serre en plus d’être très dispendieux. Les compagnies de bioplastique prennent ces noyaux et les transformes en plastique.

D’où vient cette solution?

L’idée du bioplastique à base de noyaux d’avocats est née au Mexique, créée par un jeune homme de 21 ans nommé Scott Munguía pendant qu’il terminait ses études en génie chimique à l’université Tecnológico de Monterrey. Il est tombé par hasard sur plusieurs articles à propos des bioplastiques et a remarqué que le biopolymère (polymère provenant des organismes vivants) du noyau d’avocat était étrangement familier à celui du blé, du maïs et des pommes de terres. Ensuite, il a passé de nombreux jours au laboratoire pour trouver une façon de rendre la composition du biopolymère du noyau d’avocat plus semblable aux autres. Six mois plus tard son projet est réussi, créant le nouveau bioplastique. Maintenant, les entreprises de bioplastiques peuvent communiquer avec les industries qui font de l’huile d’avocats et/ou de la guacamole pour récupérer leurs noyaux d’avocats, ce qui est avantageux pour les deux parties. Ensuite, elles lavent les noyaux, puis les réduisent en résine, la font chauffer à haute température pour créer une feuille malléable de plastique qui peut être moulée et découpée en différentes formes pour obtenir le produit désiré. Cette invention a été très avantageuse pour le Mexique, un pays producteur d’avocats qui amasse environ 300 000 tonnes de noyaux par année. Ces produits sont actuellement commercialisés surtout en Europe, plus précisément en France, Espagne, Allemagne et tout récemment en Belgique.

Eva Proulx
Emma Gamelin

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