Bye bye 2020 ! (Et ne reviens plus.)
L’ année était pourtant bien partie. J’avais recommencé à lire des livres, je mangeais végane presque tous les jours et je ne me fâchais pratiquement plus sur Internet. Si je continuais au même rythme, j’allais finir 2020 sage et zen comme un moine bouddhiste, le coco rasé.
Puis, j’ai découvert, comme tout le monde, que l’année ne faisait que prendre son élan avant de dérailler bien comme il faut. Avant de mettre 2020 dans un coffre qu’on va enterrer dans le désert après avoir jeté la clé dans l’océan, j’aimerais revenir sur ce que j’ai trouvé de beau dans ces douze mois de brun.
PREMIÈRE CHOSE : j’avais oublié que je pouvais m’ennuyer de ma soeur.
En temps normal, ma soeur organise trop de soupers de famille à mon goût. Pour la fête du neveu, celles des grands-parents, le huitième anniversaire et demi de l’achat de son lave-vaisselle… toutes les raisons sont bonnes pour elle de m’inviter, et pour moi d’être le grincheux qui y va un peu à reculons. Mais depuis février, j’ai vu ma soeur deux fois, et je m’ennuie pas mal. (Dites-lui pas ça ! Elle va noter la date et en faire une fête annuelle.) En 2020, on a redécouvert nos amis, nos oncles et nos grands-mères par le trou qu’ils laissaient soudainement dans nos vies. Leur absence va rendre encore plus belle leur présence.
DEUXIÈME CHOSE : on a vu la science à l’oeuvre.
Partout sur la planète, des médecins, des infirmières, des épidémiologistes, et à peu près tout ce qui porte un sarrau blanc avec un stéthoscope autour du cou dans les films, se sont démenés pour comprendre la COVID. Même pas un an plus tard, on semble avoir un vaccin. Ou deux ! Chaque fois que je désespère du genre humain (après avoir passé trop de temps sur Internet, généralement), je me rappelle de ces gens brillants, et je reprends espoir : l’humain est vraiment cool.
TROISIÈME CHOSE : c’était un genre d’activité de groupe.
En 1965, il fallait aimer les Beatles, parce que c’est ce qui jouait sur toutes les radios. Depuis, l’Internet a fait éclater la culture commune en un million de petites bulles et on peut tous vivre notre propre petite réalité. Mais 2020, c’était à peu près le même 2020 pour tout le monde. C’était l’année où tout était compliqué, déprimant, angoissant, ou les trois en même temps. Éventuellement, on pourra en parler avec les mêmes références. Si l’un de nous lance, au détour d’un récit « mais c’était 2020, tsé », on va tous savoir ce que ça veut dire.
Je n’étais pas heureux de passer à travers la pire année, mais c’était quand même plus agréable de le faire avec vous. Et maintenant, pour paraphraser Ariana Grande : « Thank u, 2020. Next. » ✪
Mathieu Charlebois
Blogueur et auteur d’humour
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