Les monstres existent. Sont-ils ceux que vous croyez?

14 septembre 2020 - Marie-Hélène Croisetière

LES MONSTRES EXISTENT, MAIS C’EST QUOI « UN MONSTRE » ?

Ce que les monstres nous révèlent sur nous-même…

Le monstre est « celui qui montre », du latin monstrare. Mais que cherche-t-il à montrer ? En réalité, il SE montre. Son apparence ou son comportement s’éloignent tellement de la norme qu’on ne voit que lui. Le monstre n’est pas juste différent. Il est MONSTRUEUSEMENT différent.

UN CHOC RÉVÉLATEUR

Il montre, donc. Nous voyons. Et ça ébranle. « Le choc qu’il crée nous oblige à nous regarder nous-mêmes, à nous poser par rapport à l’autre », réfléchit Jean-François Chassay, professeur à l’UQAM et spécialiste de la figure du monstre en littérature. Ainsi, le monstre nous permet de nous définir.

À L’ENVERS DU MONSTRE

Et si le monstre de ce début de 21e siècle, était l’être trop « parfait » ? Ou celui qui à trop vouloir s’approcher du beau, s’en éloigne finalement ? Celui qui, en quête de puissance ou d’immortalité, fini par perdre son humanité. Si l’humain se transformait, lui-même, en monstre…

PERFECTION OU MONSTRE ?

Angelica Kenova n’a pas seulement l’aspect d’une poupée. Elle est aussi manipulée comme un jouet. Les médias l’ont rencontrée il y a 5 ans.

Elle avait 26 ans et vivait encore sous le joug de ses parents. Acheter des vêtements ou parler avec un garçon? Pas sans maman! Habillée comme poupée depuis ses 6 ans, Angelica Kenova se disait elle-même  incapable d’affronter la vie réelle.

Devenir une « Barbie russe » est un travail à  temps plein. Depuis l’adolescence, et sous la supervision d’un coach sélectionné par devinez qui, elle s’astreint à une diète stricte (et secrète!) et un entraînement intensif. Ce serait (officiellement!) les deux pierres d’assise d’un corps défiant les règles de l’anatomie

Pour financer le projet (ou est-ce l’inverse?), la famille alimente un Instagram suivi par 355 000 personnes, où la jeune femme apparaît dans des poses sexy. Troublant!