Partir en voyage… dans l’espace
Flotter en apesanteur comme David Saint-Jacques sera bientôt accessible à tous… ou enfin, à tous ceux qui ont suffisamment de sous pour se payer le voyage. Deux entreprises de tourisme spatial se préparent à vendre leurs premiers billets.
Virgin Galactic et Blue Origin : c’est le nom des deux entreprises qui arrivent au fil d’arrivée d’une longue course lancée au début des années 2000. Leur objectif : offrir des vols commerciaux en direction de l’espace.
Derrière chacune d’elles se trouve un milliardaire. D’un côté, Richard Branson, un entrepreneur britannique qui a fait fortune dans l’industrie de la musique, puis dans le transport aérien avant de fonder Virgin Galactic en 2004. De l’autre côté, Jeff Bezos, l’Américain à la tête d’Amazon qui a lancé Blue Origin en 2000.
Chaque entreprise mise sur une stratégie différente pour atteindre l’espace.
Virgin Galactic
Pour le confort, c’est avec Virgin Galactic qu’il faut voler. Les passagers prennent place dans le SpaceShipTwo, un appareil aux allures d’avion futuriste qui accueille six voyageurs et deux pilotes.
L’aéronef décolle attaché à l’aile d’un avion beaucoup plus gros, le WhiteKnight Two. À 15 km dans les airs, les deux appareils se séparent. Le SpaceShipTwo allume alors son moteur, et se catapulte dans l’espace.
Blue Origin
Pour vivre une expérience similaire à celle de David Saint-Jacques, c’est plutôt le billet de Blue Origin qu’il faut acheter. L’entreprise installe ses six clients dans une capsule propulsée par une fusée, un lanceur réutilisable baptisé New Shepard. Une fois la ligne de Karman atteinte, les passagers pourront déboucler leur ceinture quelques secondes et expérimenter l’état d’apesanteur. Avant que la capsule « touristique » revienne sur Terre, le lanceur, lui, aura atterri au sol à la verticale comme les fusées de l’entreprise SpaceX.
Franchir la ligne de Karman
Les deux entrepreneurs veulent transporter leurs clients au-delà de la ligne de Karman, la frontière imaginaire qui sépare la Terre de l’espace, à 100 km d’altitude. Là-haut, on est en apesanteur. La vue donne d’un côté sur le néant noir de l’espace, et de l’autre, sur la Terre, révélant du même coup sa courbure.
Les voyageurs n’auront qu’un bref instant pour apprécier le spectacle. Leur véhicule de transport n’entrera pas en orbite autour de la Terre, mais restera dans sa zone suborbitale suffisamment longtemps pour que ça en vaille la peine…
Enfin, on le leur souhaite ! Après tout, le billet pour toucher l’espace coûtera de 200 000 à 300 000 dollars américains !
Environ 700 personnes ont déjà versé un dépôt à Virgin pour vivre l’expérience. Parmi eux, l’acteur américain Leonardo DiCaprio et le chanteur canadien Justin Bieber.
Attachez votre ceinture
L’aventure n’est pas sans risque. En octobre 2014, lors d’un vol d’essai, l’unique exemplaire du SpaceShip Two de Virgin Galactic s’est désintégré en plein vol en raison d’une erreur de pilotage. L’un des deux pilotes a perdu la vie. Virgin a ensuite assemblé un deuxième prototype. Celui-ci a effectué une série de vols d’essai en 2016 et 2017. Le 13 décembre 2018, il effectuait son premier vol suborbital.
Boeing et SpaceX se préparent aussi à faire voyager des civils dans l’espace. SpaceX prévoit même faire survoler la Lune à ses clients ! Le milliardaire Yusaku Maezawa a déjà réservé sa place sur le premier vol. Décollage prévu
en 2023 !
Voyage en première classe
Jusqu’ici, sept touristes ont visité l’espace. Le dernier en date est le fondateur du Cirque du Soleil, Guy Laliberté. En 2009, le Canadien s’est offert un tout inclus à la Station spatiale internationale pour la modique somme de 41,8 millions de dollars !
Texte : Martin Primeau
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