Alien, es-tu là ?
Si les Martiens appartiennent à la science-fiction, les astrophysiciens n’ont jamais été aussi proches de détecter une forme de vie extraterrestre. Un défi de taille… comme de chercher une aiguille parmi des milliards d’étoiles !
Sommes-nous seuls dans l’Univers ? Cette question vertigineuse serait sur le point d’être résolue. C’est du moins l’espoir de nombreux scientifiques, encouragés par les découvertes et avancées des dernières années. Mais pour élucider enfin ce grand mystère, les chercheurs devront ruser, épier, guetter… La chasse aux extraterrestres est ouverte !
Étape 1 : Traquer les exoplanètes
Les astrophysiciens commencent par repérer des planètes qui orbitent autour d’autres étoiles que le Soleil, et qui ne sont ni trop chaudes, ni trop froides. Ces exoplanètes pourraient abriter de la vie. « Les astronomes ont découvert plus de 3 000 exoplanètes, s’enthousiasme Marie-Eve Naud, coordonnatrice scientifique. Et ils en détectent de nouvelles tous les jours. Ça évolue très rapidement. »
Il y a 40 ans, la recherche d’exoplanètes était plus ou moins prise au sérieux. Trop complexe, trop difficile. Puis Kepler, un puissant télescope spatial lancé en 2009, a alimenté les espoirs les plus fous. Observer une exoplanète est difficile, parce qu’elle brille très peu par rapport à son étoile : « C’est comme si on essayait de détecter une luciole qui vole devant la lumière aveuglante d’un phare », explique la spécialiste.
Il faut donc ruser en utilisant des méthodes indirectes, par exemple en observant l’astre lui-même. Si, en regardant une étoile, on remarque une baisse de luminosité périodique, c’est le signe qu’une planète passe devant. Appelée la méthode de transit, cette tactique est la plus efficace pour chercher et repérer les exoplanètes.
Les chercheurs ont d’abord pu découvrir de grosses planètes qui gravitent assez proches de leur étoile. Puis les méthodes et outils se sont raffinés, permettant d’en déceler de plus petites. En février 2017, la NASA a annoncé l’existence de sept exoplanètes de taille comparable à notre planète bleue, autour d’une naine rouge nommée Trappist-1.
Étape 2 : Détecter les indices de vie
Les astronomes tentent ensuite d’identifier des traces d’eau liquide. Toutes les formes de vie connues, des bactéries aux organismes complexes, en ont besoin. Le terrain de chasse des scientifiques ? Les zones dites habitables, c’est-à-dire des régions tempérées dans lesquelles la planète reçoit de son étoile la même quantité d’énergie que la Terre reçoit du Soleil.
On cherche aussi à détecter des gaz inhabituels autour de l’exoplanète. En fonction de la taille, de la masse, de la composition d’une planète et de la distance qui la sépare de son étoile, les astronomes sont capables de déterminer quels gaz devraient se retrouver dans l’atmosphère de l’exoplanète. S’ils en détectent d’autres, c’est potentiellement signe de vie.
« Si un astronome extraterrestre regardait la Terre, il observerait une quantité d’oxygène étonnante dans notre atmosphère », dit Marie-Eve Naud. C’est à cause de tous les organismes qui en fabriquent. C’est à cause de la vie.
Étape 3 : Raffiner l’arsenal
Le télescope spatial James Webb, dont le lancement est prévu pour 2019, se chargera d’en savoir plus. L’un des quatre instruments qu’il contient – le NIRISS – est d’ailleurs spécialement conçu par des chercheurs canadiens pour étudier la composition de l’atmosphère des petites planètes qui sont dans la zone habitable de leur étoile.
La plupart des chercheurs pensent que la vie extraterrestre, si elle existe, ne se présentera pas sous une forme complexe et intelligente. Pourquoi ? Les organismes simples comme les bactéries sont capables de vivre dans des milieux extrêmes et changeants, et ils ont dominé l’histoire de la vie sur notre planète.
« Si on imagine l’évolution de la Terre en une année, avec sa création il y a 4,6 milliards d’années au 1er janvier, les premières formes de vie sont apparues en mars et l’homo sapiens… le 31 décembre vers 23 h 30 ! », conclut Marie-Eve Naud.
Reste à voir si l’histoire est la même ailleurs dans notre Galaxie…
Texte : Marion Spée
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