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Profileur: comme à la télé?

20 mars 2017 - Curium

Dans les films, ils sont sur la piste des pires criminels.

Et dans la réalité ? Il n’y a que 50 profileurs dans le monde. Le québécois Yohann Morneau est l’un d’eux.

Curium : Plus jeune, rêviez-vous d’être profileur ?

Yohann Morneau : Plus jeune, en voyant le film Le silence des agneaux, j’ai trouvé ce métier génial ! Mais je ne suis pas devenu policier pour ça. C’était le côté action de la police qui m’intéressait. Quand on m’a proposé la formation de profileur, j’étais flatté, mais surpris.

C. : Un profileur, ça fait quoi exactement ?

Y. M. : Nous avons plusieurs tâches : analyser des déclarations, reconstruire des scènes de crime, établir le profil psychologique d’un suspect inconnu ou faire du profilage géographique (pour circonscrire le secteur de résidence d’un auteur de crimes en série.) En fait, on devient la lampe de poche des enquêteurs quand il fait noir. On se concentre sur les crimes violents donc tous les crimes contre la personne : de l’ex-conjoint harcelant « stalker » dont il faut évaluer la dangerosité, à la série d’incendies dans un village, jusqu’au dossier de meurtre non résolu. On arrive souvent dans un dossier quand les enquêteurs frappent un mur.

C. : Un exemple ?

Y. M. : Après trois jours d’enquête normale, le suspect est habituellement rencontré comme témoin ou autre. Il est « dans la boîte », comme on dit. Quand les enquêteurs plafonnent, ils font appel à nous pour établir le profil du suspect. Nous les aidons à cibler un suspect, qui parfois doit être réinterrogé sous un nouvel angle.

On aide d’ailleurs en stratégie d’interrogatoire. Nos études nous permettent de comprendre que mettre le feu, par exemple, c’est un moyen de communication. Savoir POURQUOI la personne met le feu, ça aide l’enquêteur à obtenir des aveux. En fait, je dis toujours que sur une scène de crime, l’enquêteur cherche les éléments qui lui permettraient d’incriminer des gens. Alors que le profileur essaie plutôt de comprendre ce qui s’est passé et pourquoi. Le profileur travaille souvent en équipe avec les psychologues judiciaires et d’analyse de comportement.

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C. : Que pensez-vous des profileurs qu’on voit à la télé ?

Y. M. : J’ai travaillé avec des gens du FBI qui ont été conseillers techniques sur la série Esprits criminels (Criminel Minds). Je peux vous dire que tous les cas de l’émission sont vrais. Ils ont juste changé la géographie et les noms. C’est assez proche de la réalité. La seule différence, c’est que les profileurs, dans la vraie vie, ne font pas de l’enquête. Faire des perquisitions, des arrestations et défoncer des portes avec des gilet pare-balles, c’est pas notre job. (Rires) Mais tout le reste est très représentatif.

Le film Le silence des agneaux est basé sur John Douglas, une icône du FBI dans les années 70. Ça aussi, c’est assez représentatif. Ce qui est drôle, c’est CSI, où les policiers obtiennent des réponses en 15 minutes. Ça, ça me fait rire !

 

POUR DEVENIR PROFILEUR…

1 Devenir policier pour la Sûreté du Québec (SQ).

2 Avoir fait trois ans d’enquête aux homicides.

3 Être recruté pour la formation de profileur de l’ICIAF (Association internationale des profileurs criminels).

4 S’engager moralement à la terminer (elle coûte près de 150 000 $ à l’employeur).

5 Faire trois stages à l’extérieur du Québec (dont un au FBI).

 

Texte: Jade Bérubé

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Une réponse à “Profileur: comme à la télé?”

  1. Johana dit:

    Je ne savais pas que Esprit criminel était inspiré de fait réel!