Comment réagir si un ami semble se radicaliser?

1 février 2017 - Curium

Two teenage boys (15-17) with arms around each other, outdoors

1- Quand dois-je commencer à m’inquiéter pour un de mes proches ?

Il devient intolérant et beaucoup plus qu’à l’habitude. Ce n’est pas une simple question de SPM ou de défaite des Canadiens ! Il est incapable d’accepter les différences de point de vue, et ce, sur plusieurs sujets.

Il rejette son réseau d’amis. Il s’isole et se referme complètement. Il peut aussi fréquenter des gens aussi intolérants que lui.

Il arrête ses activités sportives ? Ne veut plus aller à l’école ? Préfère manger seul et change ses habitudes alimentaires ? N’écoute plus de musique ? Se désintéresse du cinéma ? S’habille différemment ? Ou, pire, toutes ces réponses ? Ça pue !

2- Que puis-je faire pour l’aider ?

La première chose à faire, c’est de discuter avec lui. « On dirait que ça ne va pas ces temps-ci ? » Il s’est peut-être fait larguer par sa copine. Il a peut-être échoué à son dernier examen ou est devenu le souffre-douleur de Benêt Gonflette à l’école. Bref, il y a mille raisons pour s’isoler et avoir le moral à zéro.

Vos soupçons se confirment. Il refuse d’en parler avec vous. La meilleure chose à faire est d’aviser ses parents.

Vous pouvez aussi aller chercher de l’aide auprès du travailleur social ou du psychologue de l’école.

Rien à faire ? Il fait la sourde oreille ? Allez voir la police. Oui. C’est délicat. Oui. Il se peut que vous ne soyez pas trop chaud à l’idée de « dénoncer » votre ami à ses parents ou, pire encore, de le « livrer » à la police. Mais dans ces cas-là, on ne trahit pas l’autre, on l’aide. La pire chose à faire serait d’ignorer la situation.

80 % des cas auraient pu être déjoués, mais les proches n’ont rien dit, rien fait.

Mieux vaut avoir un ami qui fait la gueule pendant quelques mois qu’un ami mort au combat.

3- Et après, est-ce qu’on peut guérir ?

OUI !!!! L’antidote, selon les experts ? Le respect et la dignité. Les gens qui se sont radicalisés ont été manipulés. Ils ont appris à déshumaniser « l’autre ». Les nazis n’exterminaient pas des juifs, mais des « coquerelles ». Les djihadistes ne s’attaquent pas à des hommes ou à des femmes, mais à des « infidèles ». Or, lorsqu’ils recommencent à échanger avec « ces autres », les jeunes embrigadés réalisent non seulement qu’il s’agit d’humains, mais que la plupart sont bienveillants. Il se crée alors une ouverture et ils changent profondément.

Un exemple? En 2009, le chef des Tigres tamouls (un groupe armé sri lankais) est tué. Le gouvernement conclut un armistice avec les insurgés, qui intègrent un programme de déradicalisation. Ils sont 11 000. On les appelle les « bénéficiaires ». Ils sont regroupés dans un bâtiment dont ils ne peuvent sortir, mais où ils peuvent circuler librement. On discute, on fait de la méditation, on leur apprend des métiers, mais surtout on les traite avec respect et considération.

Résultat : 0 % de récidive.

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