avril 2016

18 mars 2016 - Curium S'abonner Acheter ce magazine

Il y a un hacker dans mes céréales.

Qu’ont en commun les céréales Cap’n Crunch et les hackers ? La réponse : un pirate du même nom.

Le premier mange des fibres. Le second, bidouille.

Véritable légende, le Captain Crunch californien, alias John Draper, s’est fait connaître à la fin des années 1960 en prenant le contrôle des lignes téléphoniques de la compagnie Bell. Avec un sifflet dégoté dans la fameuse boîte de céréales (qu’il adoptera comme pseudonyme), il fabrique un boîtier qui reproduit la tonalité exacte (2 600 Hz) des lignes longue distance et permet de faire des appels gratuits.

Draper sera emprisonné quelques semaines, puis libéré. Il deviendra le premier héros du piratage (phreaking, piratage de lignes téléphoniques) et une légende du hacking. Sa définition du hacking est celle défendue par les « vrais pirates », les pionniers, ceux qui ont commencé à tapoter le clavier dès l’arrivée des ordinateurs. Ceux qui plaident pour la gratuité, le partage de l’information et le libre accès aux codes. Ceux qui croient (avec raison) au savoir-faire d’un geek de 14 ans.

« Le hacking, dit-il, c’est l’art de modifier un programme pour qu’il fasse ce que vous voulez et non ce pour quoi il a été conçu ». Dans le même ordre d’idée, j’aime bien cette image du porteparole du Chaos Computer Club (la plus importante organisation de hackers en Europe) qui dit : « Si vous chauffez de l’eau avec votre cafetière pour faire bouillir des saucisses, c’est une forme de hacking parce que vous détournez la technologie. Vous ne l’utilisez plus pour son usage premier, mais pour ce qui vous est le plus utile. »

Si ce qui vous est le plus utile, c’est d’usurper des identités et de vider des comptes de banque, vous devenez un cybercriminel. Pas sympa. Mais si vous utilisez votre talent pour renforcer des systèmes informatiques, et faire le le bien, vous devenez un génie de l’informatique.

Et ça, c’est beaucoup plus sympa.

Bonne lecture!

-Noémie, rédactrice en chef