Guérir sous hypnose

16 septembre 2016 - Curium

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Fixez ce pendule… vos paupières deviennent lourdes… quand je claquerai des doigts, vous vous prendrez pour un singe… 1, 2, 3 !

Qu’on y croit ou pas, l’hypnose fascine depuis des siècles. Dans les années 1780, Franz Anton Mesmer était invité à la cour du roi Louis XVI pour y faire des démonstrations de guérisons miracles. Ses interventions ont inspiré les médecins du 19e siècle, qui ont établi les bases de l’hypnose thérapeutique.

C’est loin de la scène, derrière des portes closes, qu’elle révèle toute sa puissance. Dans les centres de recherche, chez le dentiste et même sur la table d’opération : les professionnels de la santé sont de plus en plus nombreux à utiliser l’hypnose pour traiter leurs patients.

« La démonstration la plus convaincante de l’efficacité de l’hypnose, est celle du contrôle de la douleur », explique le chercheur en neuropsychologie Pierre Rainville.

Des chercheurs ont observé le cerveau de participants sous hypnose pendant qu’ils plongeaient la main dans l’eau chaude. L’imagerie cérébrale a révélé que les zones responsables de la douleur étaient moins actives chez les participants auxquels on avait dit que l’expérience serait peu douloureuse… et plus actives chez les participants auxquels on avait dit le contraire !

L’hypnose est parfois plus efficace que certains médicaments antidouleur, selon Pierre Rainville. D’ailleurs, la pratique a fait son entrée dans les salles d’opération, en France notamment.

Après tout, pourquoi recourir à l’anesthésie générale (qui laisse des traces de produits chimiques dans le corps) quand il suffit de murmurer de douces paroles à l’oreille du patient ? Une anesthésie locale et de l’imagerie mentale : parfois, il n’en faut pas plus.

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MESMER…

Ce nom a encore des échos de nos jours, en anglais avec le verbe «mesmerize», qui veut dire fasciner.

Autrement, où croyez-vous que l’hypnotiseur québécois Messmer a trouvé l’inspiration pour son nom de scène ? Ceci dit, sa pratique n’a rien à voir avec l’hypnose dont on parle ici.

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COMMENT ÇA MARCHE?

L’hypnose est un état d’hypo-vigilance semblable à l’état qui précède le sommeil : le système nerveux parasympathique s’active. Au contraire du système sympathique (qui s’active en situation de danger et nous force à fuir), le parasympathique détend le corps.

L’hypnose repose donc sur le conditionnement de ce réflexe. Comment ? « En gros, en restant immobile, répond Rémi Côté. C’est d’ailleurs pour cela que les animaux figent en cas de danger. Ils enclenchent leur système parasympathique. Ce réflexe calmant les sert dans la nature. » Les muscles envoient des signaux d’immobilité au cerveau. « Si on s’allonge et qu’on reste immobile… on s’endort, poursuit le psychologue.

Les muscles du visage envoient aussi des messages au cerveau. Détendre le visage, c’est envoyer un signal de neutralité. Et la neutralité indique au cerveau qu’il peut baisser la garde. » Le reste est simple : la détente permet une meilleure gestion des situations anxieuses (la douleur, la dépendance, les phobies, etc.).

Qui peut être hypnotisé?

Tout le monde en théorie, mais ça ne marche pas à tous les coups ! Pour être hypnotisé, il faut un minimum de concentration et d’imagerie mentale. Aucun critère précis ne permet donc d’identifier un « bon » ou un « mauvais » candidat, quoique certaines personnes soient moins à l’aise à l’idée de se détendre en présence d’autrui.

Un texte de Catherine Marineau-Dufresne et Jade Bérubé

 

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